Le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) n’était évidemment pas
à l’abri de la captation
par le système capitaliste
de nouvelles sphères de l’activité humaine, mais disposait encore
d’une certaine autonomie
(au bon sens du mot),
à défaut d’une autonomie certaine. L’institution était éminemment contradictoire,
tant pour la recherche
et sa dépendance des pouvoirs économiques que pour l’enseignement : former pour
les besoins du marché de l’emploi vs délivrer des connaissances
qui permettent aux jeunes
de devenir des citoyens à part entière et les développer
pour satisfaire les besoins sociaux. Mais contradiction
n’est pas soumission.
On doit à Claude Allègre, dès 1998 dans le cadre
du processus de Bologne,
d’avoir initié un tournant.
Bien entendu, la droite après 2002 a parfait l’ouvrage, (un peu) retardée par le mouvement de 2004 pour la recherche.
Puis Nicolas Sarkozy est arrivé.
Et fit de la « réforme » de l’ESR une des marques de son quinquennat. La loi du 10 août 2007
relative aux libertés
et responsabilités des universités (LRU) n’a pas eu l’aval du PS.
Mais il s’est bien gardé
d’y opposer un recours…
Et il est resté bien discret lors
du grand mouvement de 2009 !
On ne s’attendait donc pas
à ce que le nouveau
gouvernement rompe vraiment
avec la logique LRU.
Mais il n’était pas obligé
d’en rajouter ! Or, c’est bien
ce qui est annoncé dans le projet
de « Loi relative
à l’enseignement supérieur
et à la recherche » présenté par Geneviève Fioraso au conseil
des ministres de ce 20 mars 2013 !
Claire Bornais, Jean Malifaud