Débat action – Choc des savoirs et lycée

Les conséquences de la réforme Blanquer des lycées sont claires et connues. Elles correspondent hélas à ce que nous avions anticipé avec un modèle qui accroît la reproduction des inégalités, encourage la sélection en lien avec Parcoursup et qui casse une part de la vocation émancipatrice des savoirs en les parcellisant et en les séparant.  Nos amendements et aménagements à la marge ne sont plus entendus ni vraiment entendables après 7 années de modifications continues. Elles servent même la mauvaise foi gouvernementale pour expliquer les dysfonctionnements.

Au collège, la seconde année de la mise en œuvre de la réforme du choc des savoirs, après la publication au JO d’avril et le rapport de l’IG, pourtant à charge, montre que la résistance n’a pas arrêté la machine. Les aménagements locaux, les groupes « fixes à l’année, hétérogènes » n’ont pas été suffisants pour l’abrogation de ce décret. La méthode du gouvernement pour imposer un fonctionnement auquel la profession est hostile montre le mépris absolu de nos dirigeant.es. Et que dire de Borne qui s’assoit sur les conclusions de l’IG ? 

L’année de fonctionnement a montré très vite les conséquences catastrophiques et sur les élèves et sur les enseignant.es : désorganisation des EDT et des progressions annuelles, stigmatisation des élèves dans cette année de fragilité qu’est la Sixième, …

Le seul atout de cette réforme a été de (re)montrer aux collègues le bénéfice du petit nombre d’élèves en classe. Il faut s’appuyer sur cette expérience récente pour faire vivre nos mandats : 20 élèves par classe max en collège.

Pour nous, cela pose donc la question du discours à tenir sur ce qu’on exige pour sortir de ces impasses. On ne peut se contenter d’appeler les collègues à faire voter ces aménagements en CA ou à attendre l’évolution annuelle en lycée. Puisque nous voulons un retour à un cadre national avec des grilles nationales permettant aux collègues de s’inscrire dans les programmes nationaux, nous devons le rappeler publiquement, dans une campagne d’ampleur.

Par ailleurs, ce n’est pas qu’une remise à plat qu’il faut mais une refonte totale du second degré, ce qui implique de porter un projet ambitieux, à partir de nos mandats. Qu’attendons-nous de la scolarité obligatoire ? 

Au collège, la question du contenu et des objectifs du socle et des programmes, est posée… et il faut que le SNES se la pose : quelles sont ses propositions pour ce collège rénové ? Comment les faire connaître au-delà de la profession ?

Quel lycée voulons-nous ? Il faut que nous y réfléchissions en nous appuyant sur les travaux de la recherche pour faire exister notre mandat de la Rochelle concernant une classe de seconde unique et l’abandon de la réforme Blanquer pour réfléchir à un nouveau lycée émancipateur et porte d’entrée pour toutes et tous dans le supérieur.