Selon les générations ou selon les goûts, chacune et chacun pourra fredonner Charles Trénet… ou Suprême NTM. Le fou chantant est sans doute un peu trop optimiste, les Dionysiens un peu trop pyromanes mais la question se pose à nous, premier syndicat de transformation sociale de l’éducation, au sein de la plus grande fédération de la fonction publique : Qu’est-ce qu’on attend… ?
En France et dans le monde, les idées réactionnaires et ultra-libérales s’imposent toujours plus. Cela se manifeste par exemple par des guerres, notamment économiques et impérialistes ; et outre le cas de la Russie en Ukraine, le droit international est bafoué par le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou en Palestine, au Liban et en Iran dont personne ne soutient évidemment le régime de ce pays ni le risque nucléaire, qu’il n’est pas le seul à faire courir.
Toutes ces régressions ont toujours lieu aux dépens de l’environnement, des plus faibles, des plus pauvres, des femmes, soudanaises ou afghanes par exemple, des personnes LGBTQIA+ ou étrangères. Le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie et toutes les intolérances continuent de tuer, en France aussi.
Notre camp politique sait parfaitement s’insurger, dénoncer, manifester mais qu’est-ce qu’on attend pour proposer un autre scénario, ce que l’on avait presque réussi avec le NFP l’an dernier, ce que l’AES propose trop timidement encore ?
La rigueur budgétaire à deux vitesses, prétendument indispensable quand il s’agit des fonctionnaires, est vite oubliée dès qu’on évoque les évasions fiscales ou les cadeaux sans contrepartie aux grandes entreprises.
Alors qu’est-ce qu’on attend pour lancer une grande campagne qui rappelle combien les conquêtes de la Sécu, des retraites, des services publics sont les seules terrains d’investissement émancipateurs ?
On meurt à l’école que l’on soit prof, élève, AEd ou tout autre personnel ; on y souffre encore plus du fait de réformes non concertées au collège comme au lycée qui ont instauré une concurrence entre toutes et tous, du fait d’absences de soins pour les jeunes comme pour les adultes, du fait enfin d’un autoritarisme omniprésent envers les agent-es, y compris syndiqué-es ou envers les élèves.
Qu’est-ce qu’on attend pour rendre largement public le quotidien professionnel dégradé dans nos établissements, comme cela a été fait pour le bâti scolaire ? Qu’est-ce qu’on attend pour dénoncer fermement ce système scolaire qui maltraite les élèves et les personnels en rendant publiques nos propositions ?
Alors, pour que, toute la journée, on puisse avoir les airs dans la tête, ne me remerciez pas, voici :
Quand pour soi, on a tous les atouts
On n’a pas le droit d’hésiter, proposait le Sétois avec Ray Ventura
Les années passent, pourtant tout est toujours à sa place
Plus de bitume donc encore moins d’espace
Vital et nécessaire à l’équilibre de l’homme
Non personne n’est séquestré, mais c’est tout comme, constataient, de leur côté, Kool Shen et Joey Starr.
Qu’est-ce qu’on attend, ouais, ouais, qu’est-ce qu’on attend ?