‘**Préparer l’avenir social dans la rue**’

Malgré un contexte international toujours aussi pesant et meurtrier à Gaza et ailleurs, malgré un gouvernement Bayrou prompt à renforcer la politique austéritaire des dernières années, le syndicalisme de luttes et de transformation sociale a essayé d’initier un calendrier social en mai et juin. Si le 1er mai a été une réussite que personne n’attendait à ce niveau avec près de 300 000 manifestant·es, plus de 250 lieux de rassemblement, le 13 mai pour la fonction publique n’a pas répondu à nos attentes. La date interprofessionnelle du 5 juin sur les retraites, salaires et emplois, même si elle a été décidée par la CGT, s’inscrit dans ce calendrier. Il est important d’en faire une journée massive car la question des retraites reste une priorité pour les travailleur·ses qui revendiquent toujours majoritairement l’abrogation des 64 ans. Concernant le travail, les plans sociaux à Arcelor-Mittal, Gifi, Kaporal… actent une année record de destruction d’emplois sans que le gouvernement ne s’y oppose fermement. Il y a urgence à obtenir un moratoire sur les licenciements et cela passe par des mobilisations nationales et locales, les plus unitaires possible. Enfin, sur les salaires, les négociations annuelles obligatoires débouchent sur des augmentations dérisoires dans le privé, et dans le public, le gel du point d’indice est gravé dans le marbre. Il est donc légitime de participer activement au 5 juin et de porter nos revendications pour un autre partage des richesses, le renforcement des services publics, d’alternatives politique, économique, écologique… Il nous faut construire le rapport de force dans la durée en incluant la rentrée prochaine face à Bayrou englué dans l’affaire Bétharram. Ce scandale, comme tous ceux qui éclatent en ce moment, touche le privé sous contrat. Contrairement aux règles le concernant, l’enseignement catholique échappe aux inspections obligatoires et renforce toujours plus son fonctionnement opaque. Il continue de bénéficier des largesses financières de nombre de collectivités territoriales comme la Vendée, les Hauts de France… Dans le même temps, la voie professionnelle est détournée avec la multiplication des écoles de production soutenues par des entreprises de proximité sous le regard bienveillant des rectorats. Face à la croissance continue de l’enseignement catholique sous contrat, il est urgent de renforcer le service public laïque d’éducation. Cela passe entre autres par la nationalisation sans indemnité ni rachat de l’enseignement privé et par le lancement d’une campagne nationale d’information auprès de la population pour rappeler que le service public d’éducation, c’est l’École publique.

Bernard Valin