Patrizia est enseignante de soutien spécialisée dans une ville moyenne de la province de Cagliari en Sardaigne. Elle exerce dans un groupe scolaire (primaire et collège) de la ville depuis 1986.
Dès le début de mon service, j’ai travaillé avec un maximum de deux élèves à la fois. Depuis 1990, l’introduction de l’enseignement par modules, ou groupes de matières en lieu et place de la classe avec un·e enseignant.e unique, a provoqué un choc et une rupture avec la conception de « mes élèves », « mes parents d’élèves ». Mais très vite, cela a favorisé le travail en équipe de tou·tes les enseignant.es de modules, de soutien autour d’un.e enseignant.e référent.e. Nous disposons de 2 heures de réunion de programmation hebdomadaire sur notre service de 24 heures : c’est un moment fondamental pendant lequel chaque enseignant.e de l’équipe partage en détail son expérience et les activités proposées pour tou.tes les élèves et mises en place dans le cadre de son projet. Ma place d’enseignante de soutien consiste à proposer et partager avec les collègues les stratégies qui vont rendre possible la participation de tou.tes les élèves, notamment les plus fragiles, pour les faire progresser, grandir et réussir leur projet. Depuis 2012, l’introduction des « certifications » différenciées des élèves à besoins spécifiques a exigé plus d’heures de soutien et d’accompagnement individuel, dans l’intérêt des élèves aux besoins spécifiques. Cela a donné lieu à des recrutements massifs d’enseignant.es de soutien dont la plupart ne sont pas spécialisé.es. Un bémol concernant notre salaire : même après la spécialisation, il est le même que les autres enseignantes et il n’y a pas d’indemnités.