S’opposer aux dissolutions de la Jeune Garde et Urgence Palestine

En annonçant les dissolution d’Urgence Palestine et de la Jeune Garde antifasciste au moment même où l’extrême-droite la plus radicale défilaient en plein Paris, à grand renfort de saluts nazis et autre imagerie hitlérienne, le Ministre de l’intérieur affirme deux choses.

D’une part il montre que l’État utilisera tous les moyens à sa disposition pour faire taire les voix discordantes.

D’autre part que les combats antifasciste et internationaliste seraient illégitimes. Reprenant le concept historique d’extrême droite « d’ennemis intérieurs » il affirme que, le souci principal dans notre pays, se situe dans une prétendue radicalité en niant les valeurs qui animent les combats menés.

En 2023, Macron avait déjà fait décidé de 34 dissolutions contre 2 pour Sarkozy ou 11 pour Hollande. Loin devant De Gaulle et ses 28 dissolutions. Macron et ses exécutifs ont été les premiers, depuis ce dernier et la fameuse « loi anticasseur » à dissoudre des organisations de gauche.

Depuis ce chiffre a encore augmenté. Les mesures d’interdictions d’expression ou de manifestation sont de plus en plus fréquentes et concernent jusqu’aux élu·es politiques.

Et aujourd’hui ce sont Urgence Palestine et la Jeune Garde qui sont visées.

Ce renforcement de l’autoritarisme accompagnée d’une inversion abjectes des valeurs est un sujet syndical : en l’absence d’adhésion à un projet de société ultra libéral et discriminatoire, cette pression mise sur le mouvement social est un instrument pour le faire taire.

Ces deux organisations sont des cibles idéales : elles regroupent des jeunes, des racisé·es. Elles sont mouvementistes, pensent les discriminations de manières intersectionnelles et osent, dans la rue, publiquement, sans se cacher défier les puissant·es et les réactionnaires.

Si nous pouvons ne pas être d’accord avec leurs mots d’ordres et modes d’actions, elles appartiennent, sans doute aucun, à notre camp social, celui de l’antifascisme et de l’internationalisme.

Le secrétaire départemental de la FSU 69, lieu de naissance de la Jeune Garde, disait la semaine passée aux journalistes « ces militantes et militants font un vrai travail de terrain et ont aidé à faire reculer les agressions fascistes ».

La situation sociale ne sera pas tout à fait la même si ces dissolutions ont lieux où si nous les empêchons. Les discussions et désaccords sont légitimes, mais aucun calcul politique, aucune divergence ne pourrait justifier dans ces temps sombres un quelconque manque de solidarité. Les luttes qu’elles construisent et dans lesquelles le mouvement syndical a toute sa place, ne sont pas des luttes communautaires ou trop radicales : ce sont des luttes qui rassemblent.

C’est pour cela que le mouvement syndical doit impulser des cadres très larges de défense des libertés.

Il faut poursuivre sans relâche ce combat pour que le pouvoir entende bien notre réponse à son message.

Oui, tant qu’il y aura des colons et des génocidaires il y aura des internationalistes sur leur chemin.

Oui, tant qu’il y aura des fascistes dans les rues et dans les urnes, il y aura des antifascistes résolu·es à les combattre.

Et oui, si le pouvoir s’en prend à l’une ou l’une d’entre nous, alors c’est toutes et tous ensemble que nous nous levons et nous défendons. Il est temps de faire front : longue vie à Urgence Palestine, longue vie à la Jeune Garde !