Marqué par une progression de la participation et une campagne soutenue, le vote interne 2024 s’est traduit par une légère progression d’UA et une, beaucoup plus forte, de l’École émancipée, avec un élargissement de son assise. Cela en fait encore davantage une tendance incontournable dans la fédération, dans ses débats internes comme son fonctionnement au quotidien.
Avec 44960 votant·es pour 159039 inscrit·es, la participation progresse de 5,61 points et s’établit à 28,27%. Elle augmente dans 82 sections départementales (SD) et 12 syndicats nationaux (SN), dont 7 où elle dépasse les 30%, et baisse dans 9 autres SN. Voir le tableau ci-dessous pour les exemples les plus saillants.
La participation reste très faible au Snepap (4,49%) et au Snuter (9,76%), troisième syndicat de la fédération. Les blancs et nuls sont par ailleurs moins importants en nombre (1499) et proportion (3,33%) qu’en 2021 (1536, 4,24%), où ils avaient doublé par rapport à 2019. Ils restent cependant très importants dans le Snac (34,3%), ainsi que dans le Snuter (11,6%) et le Snetap (10,8%).
Un enjeu du projet fédéral
Ce sont près de 45500 syndiqué·es (9000 de plus qu’en 2021) qui se sont exprimé·es sur l’orientation de leur syndicat, ce qui est exceptionnel dans le paysage syndical français, signe d’une vitalité démocratique de notre organisation. Cela ne doit cependant pas occulter le fait que c’est une campagne de contacts directs qui fonde le vote émis, davantage que des débats organisés à la base. Les résultats sont liés à un rapport de confiance lié à la pratique syndicale et aux idées développées au quotidien; une forme de reconnaissance politique qui vaut autant pour les militant·es ÉÉ qu’UA.
Néanmoins, un peu plus des deux-tiers des syndiqué·es ne se sont pas exprimé·es, ce qui nécessite sans doute de faire mieux apparaître l’apport des tendances dans le cheminement du débat démocratique interne, l’élaboration de la synthèse et les prises de décisions de la fédération. Le vote d’orientation est la réfraction la plus aboutie du projet syndical de la FSU, qui entend associer le plus directement possible les syndiqué·es à la réflexion, et rassembler largement en prenant en compte les appréciations et orientations professionnelles, sociales et politiques dans leur pluralité. Les tendances organisent ce pluralisme en transparence et en collectif, ce qui suppose de chercher et trouver des synthèses. Le résultat du vote interne est un critère objectif (parmi d’autres) permettant d’apprécier leurs points d’équilibre.
Un bilan légitimé
C’était inédit, le rapport d’activité ne comportait pas de fenêtres proposant une appréciation différenciée de certains éléments du bilan du mandat écoulé. Les votes en pour sont très majoritaires (83,27%) et progressent (+3 points). Les contre régressent (1,5%, -0,7 point), comme les abstentions (14,4%, -1 point). La perception générale de l’activité de la fédération est donc meilleure pour le deuxième scrutin consécutif, ce qui correspond aux deux mandats du secrétaire général (SG) sortant, et à une progression continue de l’ÉÉ, qui a pu prendre encore plus de place dans la construction des mandats et des synthèses.
Non pas une, mais deux tendances en responsabilité dans la fédération
Avec 30090 voix et 69,23%, UA enraye la baisse constatée depuis plusieurs congrès en progressant globalement en voix (+5 818) et en points (+0,17), sans toutefois atteindre la barre symbolique des 70%, comme en 2021. Il faut noter une baisse dans 9 SN (13 en 2021): FSU-TEIOS, Snac (-10 points), SNE (-11 points), Snes, Snesup, Snetap (-12 points), Snupden, Snuter (-13 points) et SUI. À la FSU-TEIOS et au Snetap, UA reste majoritaire, mais sous les 50%. Au Snac, UA perd la majorité. UA progresse dans tous les autres SN, parfois de manière très importante, comme au Snepap (+17 points, mais sur 14 votant·es seulement) et au Snuitam (+15 points). Ses scores dépassent les 90% dans quatre SN (Snep, Snepap, SNICS) et atteignent même les 100% au SUPMAE (sur 23 votant·es pour 40 inscrit·es, et un champ de syndicalisation de plusieurs milliers d’agent·es). UA, qui perd deux SD et en regagne une, reste par ailleurs majoritaire dans 93 SD mais baisse dans 51 d’entre elles.
Avec 10072 voix (un cap!) et 23,17%, l’ÉÉ enregistre la plus forte progression (+2 391 voix et 1,32 point). En voix, les plus gros apports viennent du SNUIPP (5 570) et du Snes (2 923). L’ÉÉ progresse en voix et/ou en pourcentages dans 14 SN, dont les trois plus gros: Snes (+833 voix), FSU-SNUIPP (33,13%, +1246 voix), Snuter (+46 voix, +5,71 points), mais aussi FSU-TEIOS, Snac (où l’ÉÉ devient majoritaire avec 44,93%), SNE (31,60%), Snep, SNPES-PJJ (85,52%), Snesup (38,22%), Snetap (36,06%), Snuas-FP, Snuep, SUI. L’ÉÉ baisse dans les 5 SN restants: SNCS, Snepap (0%!), SNICS, Snuitam (mais pèse 30,30%) et Snupden. L’ÉÉ a maintenant un poids important (à plus de 30%) dans 6 SN, dont le second et le quatrième. L’ÉÉ gagne les SD 04 et 15, mais perd la SD 72, et est donc majoritaire dans 10 SD (5 en 2016). Elle progresse en voix et/ou en pourcentages dans 89 SD.
Les assises de l’ÉÉ dans les SN et les SD en font une tendance toujours plus incontournable dans la FSU, par son positionnement politique, sa capacité à mener des batailles et à formuler des mandatements en prise avec nos milieux professionnels, ainsi que par son aptitude à construire des synthèses et à les mettre en œuvre à tous les niveaux.
Les tendances ne participant pas à l’exécutif fédéral
Émancipation accuse une baisse en voix (-224) et en pourcentages (-1,27 point). Uris progresse en voix (+34), mais baisse en pourcentages (-0,46 point). FU progresse en voix (+297) et en pourcentages (+0,23 point), avant une forte poussée dans le Snes (de 261 voix en 2021 à 401). Ces tendances cumulent ensemble un score de 7,59% (9% en 2021). Elles n’existent significativement plus qu’à la FSU-TEIOS (Uris avec 10,11%), au Snac (FU avec 11,59%, remplaçant Émancipation), Snasub (FSU avec 13,17%, remplaçant Uris) et SNCS (FU avec 13,35%), et dans deux SD (la SD 63 pour FU avec 19,94%, et la SD 83 pour Émancipation avec 11,55%).
Les élu·es ÉÉ au BDFN de la FSU