Des délégué·es de trois sections départementales détaillent le travail sur les textes préparatoires lors des congrès locaux pour élaborer une première synthèse en adoptant des amendements, puis iels expliquent comment ce travail a irrigué et permis ensuite les constructions de synthèses dans le congrès national. Iels sont issu·es de deux départements où l’ÉÉ est majoritaire, Émeric Burnouf et Stéphanie Lavergne du Cantal comme Alexandra Nougarède de Haute-Garonne, et d’un département où UA est majoritaire, Geoffrey Sertier de Moselle.
➤Comment le travail d’amendements s’est-il fait dans vos congrès départementaux ?
Émeric et Stéphanie : Dans le Cantal, notre congrès départemental est, pour nous, une grande réussite tant au niveau du nombre de participant·es que dans la représentation des SN, avec la présence du Snics-FSU, du Snuter-FSU, du Snetap-FSU en plus de la FSU-SNUipp et du Snes-FSU. Cela confirme la bonne dynamique fédérale à l’œuvre dans notre département. Nous nous sommes séparé·es en deux commissions puis réuni·es en plénières à la fin de chaque demi-journée. Les thèmes ont été commencés le premier jour, puis terminés le second. De courtes synthèses ont été présentées le vendredi pour les camarades absent·es la veille. Nous avons également travaillé à la rédaction de deux motions, une sur l’hyper-ruralité dans le thème 2, l’autre sur la création d’un syndicat autodéterminé des AESH.
Alexandra :À Toulouse, le congrès a été animé par des rapporteur·ices d’École émancipée et Unité et Action. Les congressistes, dans leur diversité de syndicats nationaux et de tendances, ont pu, sur plus de cinq heures, travailler sur les thèmes. Les amendements ont permis de nourrir les analyses, d’échanger et d’arriver à des écritures de synthèse. Ce fut le cas notamment sur le thème 3 avec la Sécurité sociale alimentaire. Grâce au travail d’amendements, nous nous sommes également doté·es de mandats départementaux. Sur le thème 4, nous avons pu réaffirmer la nécessité d’échanger avec les partis politiques progressistes. In fine, le travail pluraliste et de synthèse a permis d’intégrer l’essentiel des amendements par consensus.
Geoffrey :En Moselle, nous sommes assez peu à représenter l’ÉÉ au congrès départemental. Cette année encore, nous n’avons pas pu nous répartir dans les commissions de chaque thème. Le travail est donc important en plénière, où nos interventions ont été nombreuses et toujours très écoutées par nos camarades, mais avec des résultats variables. Ainsi, en tant que co-rapporteur du thème 2, je n’ai pas réussi à convaincre les délégué·es de passer outre l’opposition d’un SN sur la revendication d’un statut pour les assistant·es d’éducation (AED). Mais nous avons ensuite obtenu le retrait de différentes formulations proposées par les rapporteur·ices du thème 4 qui, à nos yeux, affaiblissaient nos mandats sur la maison commune et l’action syndicale.
➤Comment vos sections ont-elles fait vivre ces mandatements dans le congrès national tout en travaillant à élaborer une synthèse ?
Alexandra :Lors du congrès national, les délégué·es sont effectivement porteur·ses des mandats issus des débats et synthèses départementales. Nous devons avoir une vision fédérale, et non notre vision de tendance ou de syndicat national. Nous sommes donc intervenu·es pendant les commissions sur la base de ces mandats. Cela s’est traduit par exemple sur le thème 3 en intervention lors du débat en commission sur la sécurité sociale alimentaire. Ceci a permis, en discutant avec d’autres sections départementales, de porter un positionnement et un amendement communs en plénière. Avec les évolutions des écritures et les motions présentées, nous avons constamment échangé au sein de la délégation pour que le pluralisme de notre section départementale se reflète dans les expressions.
Geoffrey :Les délégué·es de la section, trois UA et un ÉÉ, se sont réparti·es dans chacune des quatre commissions. Nos habitudes de travail en commun au quotidien ont joué à plein, chacun·e apportant aux autres son expertise pour que nous portions nos amendements avec les meilleurs arguments possibles.
Ce travail en commun s’est poursuivi en plénière où il était admis que nous voterions en accord avec les décisions issues du congrès départemental, y compris pour représenter la diversité des opinions qui s’y sont exprimées, chaque vote étant précédé par de nombreux échanges. La SD a ainsi rejeté un amendement sur l’éligibilité des étranger·es mais a ensuite unanimement soutenu leur droit de vote à toutes les élections, nos échanges ayant permis de souligner les nuances entre cette proposition et ce que le congrès départemental avait réellement rejeté.
Émeric et Stéphanie :Nous sommes principalement intervenu·es sur le thème 1 avec un amendement concernant la direction collégiale des écoles primaires. Nous avons également défendu nos motions à la tribune. Celle sur la ruralité a été reprise en bonne partie dans le texte mais il était important pour nous de témoigner de notre problématique à l’ensemble des camarades. Et pour celle sur le syndicat des AESH, elle a été brillamment défendue par notre camarade Ursula, AESH militante active de la FSU-SNUipp.