La crise du logement, la flambée des loyers et des charges et l’inflation plongent les étudiant.es, saisonnier.es et jeunes travailleur.ses dans la misère. La politique d’assèchement des aides sociales (bourses, APL) leur coupe les ailes. L’accès aux logements étudiants en Crous (logement universitaire) est largement insuffisant, avec 350 000 demandes en 2021 pour 173 430 places disponibles, tandis que sur les 60 000 nouveaux logements promis par Emmanuel Macron en 2017, seules 36 000 places ont été mises en service.
Face à cette précarité, depuis 2020, la part des 18-24 ans habitant chez leurs parents, augmente. La comédie Tanguy d’Étienne Chatiliez de 2001 vire au drame social. En 2024, vivre chez ses parents jusqu’à la trentaine est monnaie courante. Par exemple, 52 % des jeunes sortant de leurs études sans diplôme vivent chez leurs parents contre 20 % seulement des diplômé·es.
La raréfaction et la hausse des loyers conduisent les jeunes travailleuses et travailleurs, les stagiaires et contractuel.les de la fonction publique ou du privé, éloigné.es du domicile parental, à pratiquer la colocation, voire à passer des nuits dans leur voiture.
Se loger dans un studio au Mans, à Limoges ou à Poitiers coûte près de 60 % moins cher que dans la capitale. D’ailleurs, 9 des 10 villes étudiantes les plus onéreuses se trouvent en région parisienne avec des loyers dépassant de plusieurs centaines d’euros ceux de province.
Premier poste de dépense pour les jeunes, le logement représente 57 % du budget des étudiant·es, selon l’enquête sur le coût de la vie étudiante publiée par l’Union nationale des étudiants de France (Unef) en 2022.
Pour garantir l’émancipation de la jeunesse par le droit à un logement accessible et pour lutter contre la faillite de la politique sociale de l’État à son encontre, d’autres solutions s’imposent comme une politique publique engagée de construction de logements sociaux destinés aux revenus les plus bas, de logements étudiants, l’encadrement à la baisse des loyers et des charges, notamment d’énergie, et l’augmentation de l’APL.
Magalie Trarieux