édito – 28 jours et puis s’en va !

  • édito de l’équipe responsable

Ça y est, elle est enfin partie ! Amélie Oudéa-Castéra n’aura même pas tenu le temps entre deux éditos, c’est dire ! Passage éclair rue de Grenelle pour qui n’aura pas été de tout repos pour l’École et ses personnels qu’elle a attaqués dès le premier jour. Ministre la plus fugace de la Vème République, elle aura réussi à se mettre à dos l’ensemble des personnels mais à quel prix ? Celui du mépris et du discrédit de l’école et de ses personnels jetés en pâture à l’opinion publique. Le problème des classes non remplacées, bien réel, pour justifier d’inscrire ses enfants dans le privé, seule école à la hauteur… Et pas n’importe privé, celui qui concentre tout ce contre quoi nous luttons : un entre soi bourgeois, élitiste, raciste, homophobe, sexiste où les baskets sont visiblement interdites sauf en EPS… ! « Stan » qui s’affranchit du code de l’éducation en enseignant en classes non mixtes ! Mais chut, on en parle pas, chut ça ne se dit pas AOC a même tenté de mettre sous le tapis un rapport de l’IGEN pointant tous ces dysfonctionnements… Cette saillie aura au moins permis de rouvrir le dossier brûlant du dualisme scolaire et du scandaleux financement du privé par les deniers publics.

En plus de tout cela, chaque jour un nouveau scandale éclatait. Après le contournement de Parcours Sup, le lobbying pour une école hors contrat, c’est à l’assemblée nationale que le coup de grâce est tombé quand elle indiquait pour justifier des fermetures de postes que des effectifs de classe trop « réduits » remettaient en cause la progression des enfants ! 

En tout cas, elle ne nous manquera pas ! Son départ et cette volte-face est bien le fruit de la mobilisation d’ampleur des personnels en grève jeudi 1er et mardi 6 février et dans tous les départements contre les cartes scolaire saignantes, les DGH catastrophiques, les groupes de niveau….

La ministre a changé mais les personnels ne sont pas dupes. L’arrivée de Belloubet, ex-PS repentie à la macronie ne suffira pas à calmer la colère contre cette logique éducative et politique. Le Choc des savoirs est une attaque violente et durable contre l’École Publique et une rupture profonde avec le sens même du service public d’Éducation. La mise en place des groupes de niveau, largement rejetée par les personnels de collège est d’une extrême violence. Manifestation concrète d’une organisation de la ségrégation scolaire et sociale remettraient profondément en cause le professionnalisme de tous les personnels, des enseignant·es du 2nd degré évidemment et mais aussi du 1er degré. Associés aux évaluations nationales, et au tout fondamentaux ils sont la porte d’entrée vers une école du tri qui ne s’arrêtera pas à la 6ème et la 5ème ni au français et aux mathématiques.

Manuels imposés, redoublement, uniforme, généralisation du SNU et maintenant la volonté d’Attal d’introduire de nouvelles mesures disciplinaires avec des sanctions éducatives « pour les plus jeunes » dessinent leur école de la ségrégation dans une société de classe que nous combattons.

Les grèves des 1er et 6 février, la pétition intersyndicale comme l’unité syndicale nationale mais aussi les mobilisations locales sont les points d’appui pour construire le puissant mouvement dont l’École a besoin. Le 19 mars devra marquer le début de la construction d’un large front de contestation de l’Éducation. L’occasion de construire un mouvement, puissant, uni et rassemblé sur la durée en reconduisant les actions et la grève.