Ce terme recouvre en fait plusieurs choses. LPC1D, soit la version numérique du LPC, pour la validation des piliers du socle commun, mais aussi des « produits adossés », comme l’application Cerise Prim (primaire) ou son avatar LSI (Livret Scolaire Informatisé), rebaptisé LSN1D dans la circulaire de rentrée, services en ligne pour le suivi et l’évaluation des élèves, permettant de relier les évaluations régulières aux compétences à cocher dans le LPC. Au collège, le LPC est inclus dans un « Livret de Compétences Expérimental », qui comporte aussi des compétences acquises dans le champ professionnel ou associatif. Puis vient le « passeport orientation formation » prévu par le code du travail, dans lequel le LPC peut être intégré. Les compétences de l’individu sont donc fichées tout au long de sa vie.
L’utilisation de tous ces outils est loin d’être anodine. Les données entrées dans les fichiers nous échappent totalement une fois mises en ligne, notamment à cause des interconnexions entre les bases de données et du nombre d’utilisateurs potentiels. En fin de scolarité primaire, Affelnet 6e relie Base élèves et Sconet (application informatique nationale de gestion des élèves dans le second degré). Le fichage des compétences, retiré de Base élèves par Darcos qui a reconnu son caractère liberticide, revient par la fenêtre du LPC. Il aura pour effet de figer l’élève dans ses difficultés, mêmes passagères. Il sera ainsi facile de trier les élèves, avec des possibilités d’orientation réduites dans Affelnet 3e en fonction des compétences validées ou non.
La philosophie de ces dispositifs n’est pas celle de l’éducation, c’est la logique de l’employabilité et de la traçabilité des individus ! A quand le retour au livret ouvrier du 19ème siècle ?