400 euros pour se taire

Le gouvernement a mis en place une indemnité de 400 euros pour les enseignants qui assurent la passation des nouvelles évaluations CE1 et CM2. Pourquoi soudain cette « généreuse » mesure, absente des précédentes évaluations CE2 ? Pourquoi gratifier un dispositif qui constituait jusqu’ici un véritable outil professionnel tandis que d’autres tâches imposées à l’utilité très contestée pèsent sur tous les enseignants (PPRE, AP…) ?

Dans le budget 2012, la somme de 33,5 millions d’euros y est consacrée, presque 10% du total des indemnités existantes, provenant de la fameuse rétrocession des « gains » liés aux suppressions de postes. Cette indemnité n’est versée que si la totalité des opérations est effectuée, notamment la transmission des résultats via le logiciel ministériel. L’objectif à court terme du ministère est donc bien de tenter de faire passer la pilule en freinant les actions des personnels, comme la non transmission des résultats ou la transmission anonymée après recueil des résultats par le syndicat. Et à long terme, on connait malheureusement les effets de la rémunération à la prime : l’intérêt de la tâche est peu à peu détourné, les personnels sont en concurrence financière et tendent à se diviser. Cette indemnité (et d’autres comme la part variable Eclair) doit simplement être transformée en points d’indices pour tous !