Mobiliser ne se décrète pas, c’est un processus long, exigeant, mais aussi porteur d’espoir. La campagne de Zohran Mamdani illustre cette démarche et inspire. Non pas parce qu’elle a tout résolu, mais parce qu’elle a su transformer la colère en projet politique en s’appuyant sur des leviers comme l’écoute, le porte-à-porte, la clarté du message partagé et l’engagement dans l’action.
La campagne s’est construite dans une conversation continue avec les citoyen·nes, leur permettant de s’engager dans la réflexion. Ensuite,elle a su rassembler autour d’un mot d’ordre simple et mobilisateur.
Dans notre champ, nous rencontrons et consultons nos collègues. C’est un point important car c’est en partant des constats partagés que l’action collective devient légitime. Notre message est clair : « une école publique pour toutes et tous ».
Il s’agit maintenant de mettre nos collègues en actions. Pour aller au-delà des « mobilisations en réaction à » et pour construire un rapport de force durable, nous devons construire une stratégie collective dans la durée. Pour cela, établir un plan d’action à court, moyen et à long terme paraît incontournable.
A très court terme, nous serons en grève le 2 décembre, en toute cohérence avec notre campagne de rentrée et dans la bataille pour un autre budget. Nous devons penser plus loin.
À moyen terme, nous devons permettre l’organisation de la mobilisation par les collègues eux-mêmes. Notre campagne « Un vrai budget pour l’école » doit se poursuivre notamment autour de la carte scolaire, par exemple autour de trois mots d’ordres nationaux : effectifs, école inclusive, remplacement, qui seraient déclinés au niveau de chaque école. Un outil d’aide au chiffrage des besoins départementaux permettra d’avoir une campagne à tous les niveaux : profitons de la baisse démographique et exigeons un plan d’urgence pour l’école publique. Chaque victoire locale, chaque problème résolu, chaque poste obtenu, deviendrait alors un levier de mobilisation et de confiance, et être rendu visible au niveau départemental comme national.
À plus long terme, proposons et popularisons notre projet pour l’école via un plan pluriannuel d’investissement. L’objectif est d’inscrire durablement nos revendications auprès de nos collègues, dans le débat public et peser sur les choix politiques à venir. Ce CN doit nous projeter dans deux campagnes différentes mais concomitantes et qui ont commencé : celle des élections professionnelles et celle de l’élection présidentielle.
S’inspirer de New York, ce n’est pas copier un modèle, mais adapter une méthode : celle d’une mobilisation ancrée et cohérente, capable de transformer la colère individuelle en action collective.
