La lesbophobie a tué – crions notre colère, changeons la société

Le lundi 1er septembre, jour de la rentrée, Caroline Grandjean s’est donné la mort. Victime depuis de trop longs mois de l’ignominie, cette directrice d’école d’un petit village du Cantal a choisi de mettre fin à ses jours.

« Sale gouine », « dégage la gouine », « va crever sale gouine », « gouine = pédophile » : telles sont les inscriptions immondes inscrites, sur les murs de son école. Tout cela écrit dans le courage de l’anonymat. Malgré les plaintes, l’enquête ne donnera rien.

Il est plus que légitime d’étudier les responsabilités de l’employeur dans le traitement des souffrances engendrées. Et toute la lumière doit être faite sur l’ensemble des décisions, à tous les niveaux, quels que soient les protagonistes : la protection des personnels n’est pas négociable.

Mais malgré les tentations de certaines d’en faire l’alpha et l’oméga de cette tragique histoire, n’oublions pas que les premieres responsables de ce drame ont écrit l’horreur sur des murs. L’amour qu’une personne éprouve pour une personne du même sexe est, pour ces dernières, la justification à la calomnie, à la haine. Une haine face à laquelle la condamnation aurait dû être unanime, collective, indéfectible.

Le dimanche 7 septembre, une marche silencieuse a été organisée à Aurillac pour rendre hommage à Caroline. Près d’un millier de personnes sont venues montrer leur soutien à ses proches, à son épouse. Cette dernière s’est exprimée à l’issue du rassemblement : « Merci pour elle. Elle s’est vraiment battue. S’aimer n’est pas un crime. C’était une belle personne. Je vais me battre pour elle. Je veux qu’on trouve qui a fait ça, qui l’a détruite. Ma colère, je la garde, ça ne sert à rien… Prenez soin les uns des autres, respectez-vous, tout simplement ». Désormais, il nous appartient de poursuivre ces combats et porter haut nos idéaux de respect, d’égalité et d’humanisme.

Tant que le désir de construire une société débarrassée des oppressions ne sera pas largement partagé, la lesbophobie, l’homophobie et plus généralement toutes les discriminations continueront de tuer. À nous collectivement de tout faire pour atteindre ce futur : notre « plus jamais ça » n’est pas qu’un cri, c’est un projet de société.

LES CAMARADES EE-FSU DE LA SD DU CANTAL