La période de préparation du congrès de Rennes a été un moment d’intenses échanges et débats dans la fédération sur les questions de protection sociale et de Sécurité sociale. Les retraité·es s’étaient déjà largement engagé·es sur la question de la protection sociale lors du congrès de Metz, essentiellement suite à la signature des accords protection sociale complémentaire (PSC) par toutes les organisations syndicales de la fonction publique. Les analyses et prises de position sur le sujet ont pu être très différentes des actif·ves en raison de l’éviction quasi complète des retraité·es des dispositifs.
Au congrès de Metz, alors qu’avait été faite la demande de création d’un secteur dédié à la protection sociale, décision avait été prise d’élargir le secteur situation des personnels en y englobant formellement la protection sociale. Afin de favoriser les échanges entre actif·ves et retraité·es, un groupe spécifique a été créé (GAR). Trop informel, trop soumis aux contraintes de calendrier d’instances diverses et aux contraintes militantes, ce groupe n’a pas eu le fonctionnement qu’il aurait dû avoir et n’a pas réussi à remplir sa fonction d’échanges, de débats, de production d’écrits, ce qui a été fort déploré par dans les diverses réunions de retraité·es.
C’est pourquoi, lors de la préparation du congrès de Rennes, la question de la création d’un secteur protection sociale est revenue à l’ordre du jour. Proposée par la SFRN, elle n’a pas été reprise lors de l’écriture du thème 4. La FSU ne peut pas dissocier les questions de salaires et les questions de pensions traitées par le secteur Situation des Personnels/Protection sociale SDP-PS (la pension étant un salaire continué), et cela poserait de nombreux problèmes de moyens humains et matériels dans les syndicats nationaux et dans la FSU.
La création du secteur a été proposée à nouveau dans un certain nombre de congrès départementaux, soit sous la forme d’un secteur à part, soit sous la forme d’un nouvel outil plus dynamique que le GAR. De multiples échanges pendant le congrès ont abouti à cette rédaction : « alors que la FSU fait de la campagne sur le 100 % sécu des soins prescrits et du dossier de la Protection sociale une priorité, elle se donnera pour objectif de renforcer le secteur Situation des Personnels/Protection sociale en lui adjoignant un groupe de travail sur les solidarités intergénérationnelles qui associera étroitement les actif·ves et les retraité·es ».
La délégation ÉÉ, actif·ves comme retraité·es, s’est montrée satisfaite de cette synthèse.
Mais tout ceci soulève la délicate question de la place des retraité·es dans la fédération. Le manque de considération pour les sujets évoqués, la place insuffisante laissée, voire l’empêchement de s’exprimer sont parfois invoqués par les retraité·es. À l’inverse, certain·es actif·ves reprochent la trop grande place occupée par les retraité·es qui « blinderaient » certains débats.
Une chose est sûre, il est impossible aux un·e s et aux autres de travailler en parallèle. La discussion, le débat, la synthèse nous permettront d’avancer. Dans le cas contraire, nous resterions dans un immobilisme préjudiciable à toutes et tous.
Nadine Castioni, Jérôme FaliconetClaude Gautheron