Les projets de budget 2025 déposés par le gouvernement illustrent des choix brutaux pour notre pays, sauf pour les plus aisé·es. Dans leur version initiale, il est envisagé 40 milliards d’euros d’économies dans les dépenses sociales (État + collectivités) et 20 milliards de recettes nouvelles, basées sur une contribution « temporaire » des grandes entreprises et des plus fortuné·es. Le gouvernement refuse toujours toute répartition des richesses, que ce soit par la mise à contribution des plus riches et des grandes entreprises ou par le renforcement des services publics.
Et comme si ça ne suffisait pas, le gouvernement s’auto-amende pour ajouter 2 jours de carence et baisser l’indemnisation des trois premiers mois des congés maladies des agent·es publics, tordant complètement les constats et propositions contenues dans le rapport des inspections générales. Au sein de la FSU-SNUipp, nous devons nous inscrire dans la perspective de grève fonction publique qui se construit pour le mois de décembre. Si nous avons fait le constat que les dernières mobilisations étaient décevantes, nos collègues ne comprendraient pas que le premier syndicat des écoles n’appelle pas à la mobilisation contre ce fonctionnaire-bashing qui fera perdre 270€ à un·e PE en milieu de carrière en arrêt 5 jours pour une grippe.
Dans notre champ, l’austérité budgétaire se traduit par des suppressions massives de postes le 1er degré en subissant 3155 à lui seul ! Il s’agit du pire schéma d’emplois depuis les années Sarkozy alors qu’Ensemble pour la République et les Républicains n’ont jamais été aussi minoritaires dans les urnes et au parlement. Il s’agit donc d’une politique menée au forceps, contre une majorité de citoyennes et de citoyens. Hier, on a même vu pour la première fois la majorité gouvernementale voter contre le projet de budget gouvernemental, refusant ainsi les évolutions adoptées par la représentation nationale à l’Assemblée nationale.
Cette fragilité poussera certainement le gouvernement à adopter le budget à coup de 49-3., et à deux mois des cartes scolaires qui s’annoncent saignantes, notre responsabilité syndicale est grande.
À la place qui est la nôtre, continuons d’alimenter les forces politiques que nous avons su soutenir en juin dernier pour ne laisser aucune place à l’extrême droite partout en embuscade sur les questions scolaires. Mais cela ne remplacera pas la nécessaire mobilisation du terrain :
Avec nos collègues, engageons un plan d’action permettant :
- D’illustrer les conséquences concrètes de ce projet de budget : fermetures de classes, et d’écoles, fragilisation de l’enseignement adapté et spécialisé, remplacement mis à mal…
- De construire un contre budget pour l’école, en chiffrant les urgences et les besoins de l’enseignement public, à l’instar de ce qui s’est fait dans le 93.
Et nous devons le construire tout en affirmant notre disponibilité à nous joindre aux initiatives qui se discuteront dans d’autres secteurs. La conjonction de luttes sectorielles sur la question budgétaire est une nécessité : les victoires potentielles d’un secteur nourriront forcément nos luttes dans l’Éducation
La campagne dont l’élaboration a débuté ce matin peut permettre de disposer de nombreuses remontées d’écoles bien en amont des CSA-SD, permettant ainsi de confronter les dotations départementales et les besoins pour l’école publique. Construisons une carte de France des mobilisations durant la période de carte scolaire, avec à l’appui un contre-budget permettant d’alimenter un collectif budgétaire. Action et construction avec nos collègues constituent un levier pour inverser la courbe de syndicalisation.
D’autres choix sont possibles, nous avons l’occasion d’engager nos collègues, parce que nous aurons construit avec elles et eux les revendications, dans un rapport de force national construit à partir de la réalité de chaque école.