Le congrès du SNUipp-FSU se déroulera dans un contexte à la fois marqué par la multiplication des attaques contre l’École, la Fonction publique et le salariat mais aussi par de forts mouvements sociaux, et notamment celui contre la loi Blanquer dans lequel le syndicat joue un rôle moteur.
Il s’agit maintenant de l’inscrire dans la durée et de renforcer son aspect majoritaire chez les personnels pour faire reculer Blanquer. Une mobilisation pour imposer également une politique éducative qui permette la démocratisation de l’école, le « tous et toutes capables » et l’émancipation, comme la nécessité d’investissements massifs au service d’une école publique qui s’appuie sur la professionnalité et les collectifs enseignants. C’est l’enjeu qui va « surplomber » le congrès de Perpignan.
Le fonctionnement interne du syndicat a fait l’objet d’avancées « démocratiques » suite au congrès de Rodez il y a trois ans. Elles sont à poursuivre, notamment sur la place et le rôle des sections départementales et du Conseil National.
Dernier grand enjeu du congrès, le mandatement pour le congrès fédéral qui se tiendra en fin d’année, après celui du SNUipp-FSU. Cela nous permettra de peser sur l’orientation fédérale et de contribuer à renforcer la FSU tant en termes de positionnement, de combativité que de recomposition syndicale.
Nous entrons donc dans une période charnière pour notre syndicat, notre fédération et notre tendance à l’issue de laquelle les trois devront ressortir renforcés.
Thème 1 : « Construire une école démocratique et émancipatrice »
La relative homogénéité dans la caractérisation des orientations de Blanquer a permis une écriture moins conflictuelle que par le passé. Les attaques contre le pouvoir d’agir enseignant et une souffrance professionnelle de plus en plus prégnante ont conduit à modifier la hiérarchie du thème, faisant passer les questions de métier avant celles de l’élève. Cependant, on reste aveugle au fait que la libéralisation de notre système scolaire est un processus engagé depuis près de 20 ans, qui a déjà eu pour conséquences l’augmentation des inégalités scolaires et du poids des déterminismes sociaux, ainsi que la dégradation de nos métiers. Le traitement par le SNUipp-FSU de la notion d’école inclusive reste un nœud important ; aux difficultés d’analyse s’ajoute la volonté de minimiser les difficultés liées à l’inclusion.
Thème 2 : « Organisation et fonctionnement de l’école »
L’objectif est clairement de mettre le SNUipp-FSU en situation d’appréhender les réformes structurelles et le lien entre les politiques managériales, le fonctionnement interne aux écoles et le contexte territorial. Elles auront à terme des conséquences sur l’ensemble du système scolaire et sur les personnels. Mise en place d’EPLE inter-degrés, place de la direction d’école, question de la territorialisation de l’école, place des expérimentations… L’enjeu sera d’aboutir à un refus clair de ces dérives et de parer à toute velléité de les minorer, mais aussi de conforter des revendications plus anciennes, comme la direction d’école sans statut hiérarchique.
Thème 3 : « Des droits à réaffirmer et à conquérir pour les personnels »
Carrière, conditions de travail et rémunération des personnels sont impactées par le new management public prônant une gestion de plus en plus individualisée. Toutes et tous méritant-es, nous devrons réaffirmer nos mandats de carrière cylindrique au rythme unique sans barrière de grade. Sur la question salariale, il s’agit de profiter du fait que la question d’une hausse de l’indemnitaire soit mise en avant par le gouvernement pour marteler nos revendications : revalorisation des grilles indiciaires et intégration des indemnités dans le traitement. Nous avons aussi à poursuivre la construction de nos mandats pour les AESH pour un statut et un meilleur salaire, la définition du métier.
Thème 4 : « Quel syndicalisme pour transformer l’École et la société, pour obtenir des avancées ? »
Dans la partie « Droits et libertés, international », les principaux enjeux sont l’écriture inclusive, dont il faut concrétiser l’utilisation dans les textes publics du syndicat, les questions climatiques, qui ne se réduisent pas à l’éducation au développement durable, et la qualification et l’analyse des violences policières.
Dans la seconde partie, la question de l’avenir du syndicalisme et de la recomposition syndicale sera prégnante notamment en vue du congrès FSU, afin de réaffirmer pour la fédération une orientation de transformation sociale, avec la volonté nette de rupture avec le libéralisme, et la nécessité d’une unité d’action qui se fasse sur des valeurs clairement partagées.
Il faudra aussi interroger le lien aux personnels au regard des menaces qui pèsent sur le rôle des instances représentatives. L’évolution plutôt positive de Rodez sur le fonctionnement du SNUipp-FSU (féminisation, rajeunissement, formation, échelon académique…) doit se poursuivre.
L’équipe nationale EE du SNUipp-FSU
Crédit image : SNUipp 82