Élections professionnelles : Un point de vue solidaires fp

Les élections professionnelles qui se sont déroulées dans la Fonction
Publique en cette fin d’année 2018 n’y ont pas bouleversé les grands
équilibres syndicaux. Peu de changements dans les instances. Les
organisations syndicales conservent leurs places en termes de
représentativité au sein du Conseil Commun de la Fonction Publique.

Au-delà de cette relative stabilité, pour Solidaires Fonction
publique, il faut souligner quelques points. La baisse de la
participation tout d’abord, notable dans la plupart des secteurs, est
un point qu’il nous faudra collectivement analyser à la lumière de
plusieurs élément Il est indispensable de s’interroger et de tirer les
enseignements de la mise en place du vote électronique. En effet,
outre les difficultés techniques pourtant prévisibles mais non
évitées, ce type de vote n’engendre pas la même dynamique de vote et
éloigne un grand nombre de personnels de ce moment démocratique
pourtant essentiel (notamment du fait de difficultés d’accès à un
ordinateur par exemple). Il faut également voir ce qui découle du
dialogue social inexistant depuis de nombreux mois dans la Fonction
publique et, de fait, de l’image que cela donne des organisations
syndicales. Toujours revendicatives, toujours en lutte mais pour quels
poids et résultat ? Pour Solidaires Fonction publique, il faudra
probablement également se pencher sur cette baisse de participation
avec un regard croisé sur le mouvement social actuel qui questionne
entre autres nos bases et pratiques syndicales. Ce questionnement sera
indispensable pour faire évoluer nos réflexions, nos façons de faire,
de lutter, etc.

Au-delà de la baisse globale de participation, il faut par ailleurs
noter la baisse de toutes les organisations syndicales à l’exception
de l’UNSA et de la FSU. Ainsi, les organisations, quelle que soit leur
taille, ont vu leurs résultats baisser entre 2014 et 2018. Solidaires
Fonction publique ne fait pas exception puisque subissant un tassement
de 1,4 point à la FPE. Cependant, une analyse plus en détail permet de
remarquer une présence plus large en terme de périmètre des
organisations de Solidaires Fonction publique, c’est-à-dire une
présence dans un nombre de secteurs plus important. C’est le cas
notamment au Ministère des Affaires Étrangères où Solidaires s’est
implanté au Comité technique d’Administration Centrale, au casier
judiciaire mais aussi au CT du Ministère de la Jeunesse et des Sports,
où Solidaires Jeunesse et Sports obtient un siège dès sa première
candidature, ou enfin dans les emblématiques Services du Premier
Ministre.

à noter également l’entrée au Conseil supérieur de la fonction
publique territoriale de SUD CT, qui permet désormais à Solidaires une
présence dans les Conseils supérieurs des trois versants.

Si certaines organisations ancrent donc leur présence plus
profondément dans un secteur, d’autres élargissent les secteurs dans
lesquels elles sont implantées. C’est finalement peut-être là que l’on
peut voir les évolutions les plus sensibles.

C’est à partir de tous ces éléments et analyses qu’il faudra
construire les combats des quatre années qui viennent et tout
particulièrement de l’année décisive qui nous attend, notamment avec
le projet de loi sur la Fonction publique qui promet d’être désastreux
pour les agent-es en matière de droits, de conditions de travail, de
précarité… mais aussi pour l’ensemble des services publics et des
populations.

Pour Solidaires Fonction publique, il sera indispensable d’être
particulièrement offensif-ves dans nos combats, de ne rien laisser
passer, en réfléchissant et utilisant des moyens d’action divers et
nombreux. On a pu voir clairement, ces dernières semaines, dans les
revendications exprimées par le mouvement social, que les services
publics seront un enjeu fort pour toutes et tous et que la Fonction
publique a un rôle qui doit être accru et non sacrifié.

Gaëlle Martinez, déléguée générale Solidaires Fonction Publique