Pour un plan d’urgence pour l’éducation

“Ce qui a le plus d’impact, c’est de fermer les écoles”.
En prononçant cette phrase, Castex concède, après plus d’un an de déni et de mensonges, que les écoles sont des hauts lieux de circulation du virus.

Mais dans la réalité, ce gouvernement par son bras armé JM Blanquer continue de nier ce fait avéré en minimisant les chiffres et en se dédouanant de mesures primordiales pour permettre au service public d’éducation de continuer de fonctionner : recruter du personnel supplémentaire, permettre la vaccination à toutes celles et ceux qui le souhaitent, doter les écoles de moyens comme les masques, les capteurs de CO2, les tests…
Ces derniers sont distribués inégalement sur les territoires et des disparités inadmissibles sont relevées pour une éducation qui se dit nationale : 6926 tests réalisés dans l’académie de Besançon, 575 sur celle de Dijon et 12 566 en Normandie. Parallèlement, Blanquer poursuit sa politique éducative sur la base du quoi qu’il en coûte, au détriment des élèves des classes populaires, principales victimes scolaires de la crise.

Malgré le creusement des inégalités avéré durant le confinement, l’individualisation de la relation pédagogique poussée à son paroxysme, un retour à la carte en mai, une perte des habitudes de travail ralentissant le rythme des apprentissages, les conséquences pédagogiques de la crise ne seront pas traitées. Dans l’ASH, la situation se détériore aussi : au nom du non-brassage, les élèves d’ULIS ne sont plus inclus.es et le travail pédagogique commencé dès septembre est remis en cause, les élèves suivi.es par les RASED ne le sont plus puisque les enseignant.es spécialisé.es sont sommé.es de remplacer les collègues absent. es. Situation identique pour les élèves allophones, laissé.es pour compte puisque les collègues d’UPE2A sont aussi utilisé.es comme remplaçant.es.

Blanquer continue de prôner comme seuls éléments de perspectives de sortie de crise l’individualisation, le resserrement sur les fondamentaux, la multiplication du prescrit, alors que ceux-là même sont invalidés par les faits. Il persiste malgré l’urgence de moyens comme la nécessité d’augmenter le nombre d’enseignant.es pour diminuer les effectifs, permettre la relance du PDMQDC, renforcer les Rased et leur déploiement dans les écoles. Si le service public d’éducation a tenu c’est seulement grâce à ses personnels, mais face à l’ampleur du sous-investissement chronique et aux mesures régressives, il nous revient d’anticiper une rentrée en septembre.

La revendication de notre plan d’urgence pour l’école doit être intensifiée dans nos communications, en pointant l’incompétence de notre ministre et en dénonçant des mesures et réformes participant à l’augmentation des inégalités scolaires et à la mise sous tutelle de l’agir enseignant. Cette incompétence de gestion sanitaire et pédagogique liée à un arc boutisme sont des raisons largement suffisantes pour réclamer la démission de Blanquer. Si nous ne voulons pas nous retrouver dans la même impasse à la rentrée de septembre, il nous revient de lancer un appel à la grève en juin, pour porter la nécessité d’une réorientation des politiques éducatives, la création massive de postes et mettre dans le paysage un renforcement de la mobilisation à la rentrée prochaine.