Intervention sur les conditions sanitaires et de travail

Depuis la rentrée de novembre, un mélange d’inquiétude, d’exaspération et de colère se fait de plus en plus sentir chez les collègues. Mais on observe aussi la recherche de réponses plus collectives face à l’avalanche de difficultés rencontrées quotidiennement qu’elles soient d’ordre sanitaire ou pédagogique.

L’urgence sanitaire a poussé des équipes à se mobiliser, se mettre en grève et demander le passage à un système hybride avec demi-groupes tout en sachant que cela entraînerait une situation insatisfaisante d’un point de vue pédagogique. La réponse de Blanquer renvoyant au local les décisions et l’organisation sans aucun cadrage et en ignorant les aspects pédagogiques génère des disparités et met les professeur.e.s et les élèves sous pression.

Il nous faut éviter à tout prix que s’enlise cette situation : le pire serait que chaque établissement ne voyant rien bouger bricole ses propres solutions.
C’est pourquoi l’urgence est aussi de notre côté : nous devons très vite mettre en avant des revendications unifiantes qui à la fois rassurent et mobilisent. Rassurent parce qu’elles redonnent un cadre commun national et ne renvoient pas les équipes à des solutions ou des mobilisations locales et mobilisent parce qu’elles s’ancrent sur le vécu et sont porteuses de solutions pour l’avenir proche.
L’urgence immédiate c’est d’obtenir les allègements de programmes et le report des examens en fin d’année et ces revendications doivent être portées avec les personnels le plus tôt possible.
Cela doit s’enclencher vite et cela doit servir de base d’appel pour mobiliser rapidement !
Rappelons qu’en lycée les épreuves d’EDS ayant les plus forts coefficients sont maintenues en mars.
On ne peut pas attendre janvier ! C’est maintenant qu’on doit construire le rapport de force et ce par un mouvement national !

Il n’est pas pour autant question d’abandonner les revendications de plus long terme, il ne s’agit pas non plus de les fractionner. Nous devons arriver à construire un mouvement qui soit basée sur des revendications qui partent du plus urgent (des solutions pour cette année) pour aller vers les revendications de moyen terme (baisse des effectifs dans les classes, recrutement rapide, aménagement des programmes sur les années à venir, pour pouvoir compenser les effets pédagogiques de la crise sanitaire) et de plus long terme (politique de recrutement, conditions de travail, revalorisation, formation…).

La colère de plus en plus ouvertement exprimée vis à vis du Ministre est aussi un vecteur de mobilisation. Il n’est pas question d’en faire le cœur du mouvement bien sûr, mais cela doit s’inscrire dans notre communication, comme la cerise sur le gâteau des revendications que nous aurions ordonnées en tenant compte des urgences.

Les motifs de mécontentement ne manquent pas, les attentes sont fortes chez les personnels que ce soit pour ici et maintenant que pour plus tard et il faut leur donner corps. Il est de notre responsabilité de fédérer et d’unifier les revendications en proposant un plan d’urgence pour l’école, plan qui pourrait être lié au plan d’urgence nécessaire pour l’hôpital.

Nous pensons que le SNES-FSU doit insister au sein de la fédération pour que soit proposée une journée de grève en décembre, se donnant ainsi des chances d’obtenir des mesures d’urgence pour l’école avant que l’année ne soit trop entamée. Placer la journée de grève la deuxième semaine de décembre nous semble le plus judicieux donnant ainsi le temps de de l’annoncer assez tôt et de la préparer (HIS possible la première semaine, diffusion de matériels : motions à présenter dans les CA nombreux fin nov-début décembre, courriers, tracts…).
Les arguments ne manquent pas pour convaincre nos partenaires syndicaux, les fédérations de parents d’élèves et les organisations de jeunesse que les semaines sont comptées si nous voulons peser sur le Ministère.