Osons inscrire la féminisation dans nos statuts !

Depuis longtemps l’École Émancipée propose d’inscrire dans les statuts du SNES la nécessité de féminiser les directions. Nous avions proposé un article contraignant sur la parité. Aujourd’hui nous demandons seulement que l’objectif de la féminisation soit dans le préambule des statuts.

La question de la place des femmes dans notre organisation doit être une préoccupation sans cesse réaffirmée. Nous travaillons dans un milieu féminisé. D’après les études du MEN 57,9% des enseignants du 2nd degré sont des enseignantes. Ce chiffre global cache des réalités diverses. 62,1% pour les certifiés et seulement 49% des agrégés. Majoritaires dans notre champ de syndicalisation les femmes le sont aussi parmi nos syndiqués ce qui est une bonne chose. En revanche la répartition par sexe des responsabilités syndicales fait apparaître une réalité nettement moins positive. 61,4 % des responsables de S3 et S2 sont des hommes . La situation est un petit peu meilleure pour les seuls responsables S3 mais là encore les femmes ne constituent que 42% de l’ensemble.

Est-ce à dire que les femmes sont incapables d’effectuer ces tâches ? Est-ce à dire que le syndicat les considère comme incapables ? Bien sûr que non ! C’est juste un peu plus difficile pour elles. Parce que le rythme militant paraît insurmontable ; parce que les femmes n’ont pas appris à se faire confiance ; parce la répartition sexuée des tâches ménagères reste une réalité … On pourrait sans doute considérer que les choses peuvent se faire naturellement, que la présence des femmes dans nos instances est surtout dépendante de notre capacité à les aider, en terme de décharge, de jours et d’heures de réunion, de garde d’enfants … Encore faut-il en faire un objectif explicite. Encore faut-il considérer que la présence des femmes dans les instances de notre syndicat ne va pas de soi et qu’elle est nécessaire et même indispensable. Les femmes ne sont pas des hommes comme les autres, elles doivent être partie prenante du syndicat.

Si on regarde la répartition des commissaires paritaires nationaux, le constat pourrait sembler surprenant : 57,5% de femmes chez les certifiés ; 52,4% chez les agrégés. Est-ce à dire que la tâche de commissaire paritaire est moins contraignante ? Qu’elle correspond à des capacités « naturelles » pour les femmes ? Là encore bien sûr que non ! Mais le SNES s’efforce, par principe et par conviction, de présenter des listes paritaires.

Cette conviction le SNES doit se l’appliquer, en inscrivant dans ses statuts, et sans contrainte, l’objectif de la féminisation. C’est ce que l’École Émancipée propose au vote.

Élisabeth.