Actualité. Sans vergogne…

Secousses. En ce début d’année 2011, le monde connait des secousses irréversibles. Rien ne parait plus devoir être comme avant…
Secousses telluriques au Japon dont les images terrifiantes vont imprégner la mémoire humaine et dont les conséquences sont dramatiques. On ne joue pas avec le nucléaire !
Secousses politiques de l’autre côté de la Méditerranée. On ne joue pas avec la dignité ! Les dictatures finissent par être rattrapées quand les peuples se soulèvent. De la sauvegarde, de l’approfondissement de ces processus révolutionnaires, dépend pour une part notre avenir à tous.
Secousses monétaires dans le vieux continent en proie à la résurgence d’une funeste peste brune. En comparaison, les secousses gestuelles du petit autocrate qui nous gouverne paraissent dérisoires. Elles seraient pitoyables si elles n’étaient sans dangers…

Première conséquence de l’annonce du séisme au Japon : la baisse du Nikkei… Au fil des catastrophes accumulées, des ravages et destructions, des séismes et tsunamis, de l’attente angoissée du sort de quatre réacteurs nucléaires et des populations qui les entourent, c’est l’avenir de la bourse de Tokyo qui semble donner quelques soucis aux spéculateurs de tout poil. Monstrueux ! Les agences de notation ont malgré tout eu l’attention de maintenir le précieux AAA pour le Japon. Rassurant ? Mais jusqu’à quand ? Car c’est bien d’un accident nucléaire majeur dont il s’agit à la centrale de Fukushima, faisant éclater à la face d’AREVA et des dirigeants politiques du monde entier les risques fous du nucléaire. Risques pour les populations et la planète entière mais enrichissement d’une minorité cynique : la règle du jeu capitaliste se joue aussi là.

« Dégage ! »

Ce cri à l’encontre des dictateurs, des autocrates de toute espèce, les peuples de Tunisie, d’Egypte, du Yémen, de Bahreïn et maintenant de Lybie n’ont pas hésité à le lancer malgré la répression sanglante, faisant lever partout des germes d’espoir et de nouveaux élans. Espoir dans ces révolutions qui, en quelques semaines, sous la pression de la rue, ont bousculé les dictatures, en ce qu’elles peuvent effacer les années d’oppression.
Si cet espoir semble s’atténuer en Egypte, il reste bien vivace en Tunisie où, après avoir enregistré la chute du clan Ben Ali, la révolution s’attèle aux questions sociales qui impliquent de larges secteurs du mouvement syndical et à l’organisation de la société.
L’espoir est menacé en Libye où le caricatural et sanglant Kadhafi mène une contre-offensive meurtrière dans le but d’exterminer – le mot souligne l’intention – ses opposants. Ces « insurgés » ont un cruel besoin d’aide, plutôt que de rodomontades ou de projets d’interventions militaires non dénués d’arrière-pensées impérialistes.
Ces révoltes et révolutions sont une des manifestations de la crise qui continue à l’échelle mondiale, les questions sociales (comme la réaction à la hausse des prix alimentaires) étant fortement imbriquées à la question démocratique. Elles ont toutes besoin d’être soutenues et encouragées pour que les femmes, les jeunes, notamment, voient se concrétiser leurs aspirations démocratiques à un monde différent. Leur instrumentalisation par Nicolas Sarkozy pour faire oublier les ratés de sa politique et ses connivences passées (rappelons-nous la mascarade de la réception de Kadhafi à Paris), pour activer sa politique anti-immigrés, sa nouvelle tentative de stigmatisation des immigrés musulmans sous couvert de fausse laïcité, doit faire l’objet de vigoureuses contre-campagnes.

Indécence !

Indécent de réclamer un débat démocratique sur le nucléaire ? Indécent plutôt ce capitalisme qui poursuit impunément ses ravages !
En France, c’est le cynisme insupportable des laboratoires Servier proposant d’indemniser les victimes du Médiator à condition qu’elles renoncent à toute poursuite judiciaire. Ce sont les banques françaises, dont la fameuse Société Générale, qui osent afficher des bénéfices records, deux ans seulement après le plan qui les a secourues. Et puis… Puisque le prix des logements a tant augmenté à Paris, la prochaine réforme fiscale devrait voir enfin la suppression du célèbre bouclier. Ne rêvez pas, l’ISF sera seulement modifié pour que les vraiment riches n’y perdent pas. Et pour la « dépendance », place aux assurances !

Il y a quelque chose de pourri au royaume de Sarkozy…

Après le scandale Woerth, éclatant en plein conflit sur les retraites, les condamnations de Brice Hortefeux pour racisme, voilà que la MAM est prise la main dans le sac, en pleine révolution tunisienne, convaincue de mensonges et contrainte de quitter le gouvernement… Que l’on se rassure : le monsieur grand ami de la Libye – qui risque fort de moins l’afficher – reste à son poste ! Le règne de la collusion d’intérêts et du détournement de l’action publique aux bénéfices des privilégiés est devenu insupportable.
Les millions de manifestants contre la réforme des retraites, le mouvement social du premier trimestre l’avaient mis en évidence : ce gouvernement est illégitime. Il est même dangereux. Passant en force sur tous les sujets, dans tous les secteurs, appuyant le MEDEF de tout son poids institutionnel (voir les négociations Unédic en cours et le refus de prendre en compte les chômeurs en fin de droits), il exacerbe les tensions sociales dans le pays pour mieux poursuivre, dans le temps qui lui est compté, son œuvre destructrice des solidarités, des services publics. Quelques motifs cependant de satisfaction : la LOPPSI 2 vient d’être retoquée par le Conseil constitutionnel dans certaines de ses dispositions majeures comme les peines planchers pour les mineurs. ++++

Insupportable misère sociale…

Cinq millions de personnes au chômage ou en sous-emploi, des injustices sociales qui s’aggravent… Le mal-être est palpable dans la population, chez les salariés, les chômeurs, les jeunes. Les sondages peuvent à nouveau jouer de la montée du FN qui empreinte les voies ouvertes par Sarkozy. C’est d’abord à son terreau, à ses messages de haine qu’il faut s’attaquer. Ceux qui n’ont pas voulu d’un « dégage ! » adressé à Sarkozy il y a quelques mois, ceux qui prônent la seule perspective d’attendre 2012 sans vraiment de contre-offensive au capitalisme, sans élan démocratique, prennent une lourde responsabilité. C’est à dégager une alternative qu’il nous faut nous atteler !
Le mouvement syndical reste l’arme au pied, sans propositions concrètes. Pourtant, des appels se multiplient, des mobilisations se mènent qu’il faut développer, amplifier dans tous les domaines. Des collectifs – auxquels participent souvent les militants de la FSU – poursuivent leur action, portent le flambeau… contre « la politique du pilori », au niveau des Etats-Généraux du Service Public, pour la défense de l’hôpital public, la sauvegarde de l’accueil collectif des enfants : « Pas de bébés à la consigne ! »…
La bataille pour le Service public s’installe lentement mais sûrement dans l’opinion. Les mobilisations des collectifs Service Public rentrent en résonance avec les réactions des Collectivités Territoriales confrontées aux conséquences dramatiques de la réforme (financière, institutionnelle avec l’obligation de fusion, suppression de la clause de compétence générale).

Cachez ces ANT que l’on ne saurait voir…

C’est dans le contexte d’attaques majeures contre la Fonction publique et les fonctionnaires que se sont déroulées les négociations sur la situation des agents non-titulaires qui se concluent par un protocole d’accord proposé à la signature des organisations syndicales. Au-delà de l’appréciation précise de son contenu et des incidences possibles en terme de stabilisation de l’emploi pour un certain nombre de personnels, de la nécessité de prendre en compte les situations différenciées dans les secteurs où intervient la FSU, il faudra aussi apprécier ce que sont susceptibles d’en faire les parlementaires d’ici l’automne. Nous gardons bien sûr à l’esprit ce qui fut introduit dans le texte de loi qui suivit le protocole d’accord de Bercy. Et ce n’est pas seulement la méfiance intrinsèque par rapport au gouvernement qui nous amène à penser qu’il ne s’agit dans cette affaire pas moins que de la dislocation du statut de la Fonction publique…

Derniers remparts…

Face aux agressions caractérisées de Sarkozy, les mobilisations dans la Justice se poursuivent. La mobilisation dans la Santé se prépare activement pour le 2 avril, réunissant 51 organisations associatives, syndicales et politiques représentant usagers, personnels et élus.
La mobilisation dans le Service Public d’Éducation, enjeu d’avenir majeur, doit se monter à la hauteur des attaques qu’il subit : RGPP, suppressions de postes, réduction des missions, restructurations… Alors que la population de ce pays, notamment les parents d’élèves, place l’Éducation au deuxième rang de ses préoccupations, alors que se confirment l’aggravation des inégalités et l’importance de la formation, il est possible et indispensable de construire ce mouvement social pour l’école démocratique que nous revendiquons. Les personnels en sont conscients mais la division et la concurrence syndicale – proximité des élections professionnelles oblige – pèsent négativement. Il y a pourtant de quoi se bouger entre formation des enseignants aussi catastrophique qu’on pouvait l’anticiper et effets de la RGPP, des suppressions de postes, de la réduction des missions, des restructurations arbitraires ! Après la grève du 10 février à l’initiative de la FSU, difficile mais quand même significative, les manifestations du 19 mars se préparent. Face à l’urgence et à la hauteur de la tâche, les péripéties fédérales connues au niveau national quant au cadre d’appel (manif nationale à Paris, manifs dans les académies dans le cadre du collectif des 25) n’ont pas vraiment aidé ! Au-delà, il nous faut d’ores et déjà réfléchir aux suites à donner. Les opérations de carte scolaire ne reprendront la plupart du temps qu’après les élections cantonales. Les opportunités de lutte sont encore devant nous ! Le 18 mars 2011. [([**Dès maintenant, préparerles contre-sommets G8 et G20 !*]  Un collectif national auquel participe la FSU s’est mis en place pour préparer la campagne anti G8-G20 sous la présidence Sarkozy… Plusieurs étapes importantes de mobilisation sont en cours, pour préparer en mai l’anti G8 de Deauville et l’anti G8 université à Dijon. Dans le contexte d’exacerbation des méfaits du capitalisme mondialisé, face aux plans d’austérité qui se généralisent, il est indispensable de développer les convergences les plus larges autour de ces initiatives pour exprimer des préoccupations communes et des propositions alternatives.)]

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