Quels textes pour mener les débats de congrès ?

A quoi sert un congrès ? A définir l’orientation du syndicat au long de son prochain mandat. Cette orientation sera déclinée lors d’interventions auprès des ministères, lors de CSE, de conférences de presse, par exemple. Elle guidera aussi les syndiqués, via la presse syndicale notamment, à décliner les positions et à engager les luttes face aux attaques gouvernementales…

Or, quelle est, aujourd’hui, l’orientation du SNES ? A la lecture des textes préparatoires, la question se pose avec acuité : sous prétexte de faire court, de faire simple, de ne pas répéter les anciens mandats, (avons-nous des mandats sur la loi Fillon, postérieure au dernier congrès ? ), les textes sont vides, et creux, et oscillent entre simple constat (Thème 1./ II 1) « la politique éducative actuelle tourne le dos à la démocratisation », et voeux pieux (Thème 2./ 2.2.3) « les droits de chacun sont d’autant mieux garantis que ces droits sont reconnus à tous ». On cherche en vain de réelles propositions, des formulations qui donnent clairement mandat sur un sujet précis, des prises de positions qui définissent une orientation.

Quel est le rôle de ce cahier n°2 ? Informer, rappeler des mandats existants… Mais ce cahier est illisible pour la plupart des syndiqués : aucune hiérarchisation des informations, beaucoup trop de renvois à internet, un mélange (amalgame ?) entre anciens mandats et simples documents informatifs. Alors, informer, peut-être, mais aussi, on le craint, éviter des discussions qui fâchent puisque le contenu de ce cahier ne sera pas discuté ! Un syndicat ne doit pas éviter le débat, la politique de l’autruche n’est qu’un aveu de faiblesse !

Et pourquoi les textes du cahier 1 sont-ils à ce point dénués d’aspérité et de contenu ? On nous dira qu’il s’agit de permettre l’exercice de la démocratie (sic), de proposer aux syndiqués un texte non verrouillé pour les laisser s’emparer des questions, et proposer leurs réponses… A voir. En admettant que les congrès académiques fassent ce travail de reconstruction complète des textes, la charge de travail sera considérable, et pour les congrès, et pour les rapporteurs qui devront, en aval, faire le point des différents apports.

C’est une bonne chose que les syndiqués s’emparent des débats de leur organisation, qu’ils travaillent à enrichir ces textes indigents. Démocratie participative, certes. Mais on peut tout de même se demander si le snes a encore un orientation clairement définie, et s’il ne s’agit pas là du cache-misère d’un syndicat qui hésite, qui doute, qui n’a plus de projet.

Espérons donc que les syndiqués répondront à l’enjeu de ce congrès : donner une réelle orientation au SNES, un projet scolaire ambitieux allié à un projet social fort, et un positionnement de luttes face aux attaques gouvernementales, et en aucun cas une stratégie d’accompagnement.