Fin décembre : une grave erreur.

Fin décembre : une grave erreur.

Le soir du 15 décembre, les lycéens ont clairement fait reculer Darcos et Sarkozy. Ils ont ouvert une brèche à laquelle nous ne rêvions plus. Il était de notre devoir de ne pas laisser la jeunesse exemplairement mobilisée sans perspective. Il nous fallait prendre le relais au plus tôt.

Le 18 décembre, le SNES et la FSU ont eu raison de proposer aux autres partenaires du collectif des 25 une grève rapide en janvier. Ils ont eu tort de se retrancher derrière le refus des autres organisations pour attendre le 29 janvier. De plus, une manif le samedi 17 janvier ne faisait pas la préférence des organisations lycéennes qui s’y sont ralliées faute de mieux.

Avons-nous peur d’une globalisation des luttes sociales ? Pensons-nous qu’une lutte qui a des chances de réussite dans notre secteur soit contradictoire avec une mobilisation interprofessionnelle ? Si nous obtenons, comme l’exigent la FIDL et l’UNL, le retrait des 13500 suppressions de postes prévues au budget comme préalable à toute nouvelle discussion avec le ministre, ne voit-on pas le formidable encouragement à relever la tête dans les autres secteurs ?

Le 29 janvier, c’est loin. C’est trop tard pour une académie comme Nancy-Metz où les vacances débutent le 8 février. Cela, les lycéens de Nancy qui ont été entre 5000 et 7000 dans les rues à trois reprises du 15 au 18 décembre derniers l’ont bien compris. En revanche, ils ne comprennent rien à notre position attentiste et sont stupéfaits que le « puissant SNES » ne les soutienne pas davantage en mettant toutes ses forces dans la balance. Beaucoup ont en effet sincèrement cru que le SNES appellerait nationalement à la grève dès le 8 janvier. Naïveté ou maturité que de vouloir battre le fer quand il est chaud ?

En ne faisant rien avant le 17 janvier, on laisse nos élèves seuls face au pouvoir pendant deux longues semaines. En attendant sagement les confédés pour défiler le 29 janvier, on donne un mois à Darcos pour se ressaisir. Et le pire, c’est qu’il n’en sera même pas reconnaissant au SNES ! Vraiment pas de quoi pavoiser.

A l’heure où ces lignes paraîtront, on saura si le mois de janvier aura ou non été perdu pour nous. Espérons que notre syndicat aura pris la mesure de la grave erreur qu’il a commise et l’aura réparée.

Le 06 janvier 2009
Jean Pilloy
Ecole Emancipée
Nancy