Du 20 au 24 janvier, pas de rabais pour le mouvement social

« Voie sans issue », voilà comment E Philippe parle du mouvement social commencé le 5 décembre. Mais sans ce mouvement, aucune concession catégorielle (policier·es, pompier·es, douanier·es, personnels navigants du transport aérien, danseur·euses de l’Opéra de Paris, sénateur·trices…), aucune information à la population sur la nocivité de ce projet et ses attentes : baisse des pensions, capitalisation, régime individualisé, abandon de la solidarité intergénérationnelle… Même en considérant que la suspension provisoire de l’âge pivot, pour la partie paramétrique de la réforme, est un petit gain, il est à mettre au crédit de la mobilisation contre la réforme. Ce mouvement a d’ores et déjà permis d’isoler le gouvernement à droite et de lui faire perdre du terrain dans l’opinion. Les violences policières, qui seraient légitimées par les provocations, sont un aveu de fébrilité. Les ministres ont beau asséner leurs éléments de langage, le gouvernement est aux abois, et le projet ne passe toujours pas. Le gouvernement est dans l’impasse, les manifestant·es dans la place. La voie sans issue n’est-elle pas plutôt gouvernementale ?

Par contre, l’intersyndicale nationale, elle, n’est pas aux abois, elle tient, elle redonne sens au syndicalisme de transformation sociale comme pivot de la lutte, de la défense des droits des salarié·es des secteurs privé et public, des privé·es d’emploi, des jeunesses. Elle appelle de nouveau à une semaine d’actions du 20 au 24 janvier. Avec comme temps fort d’appel à la grève et aux manifestations, le 24, jour de remise du projet de loi en conseil des ministres. L’objectif ce jour-là est d’avoir des centaines de milliers de personnes dans les rues, des grèves majoritaires. Les autres jours doivent permettre des initiatives locales, décidées dans les AG, et le 23, des manifestations nocturnes dans tout le pays.

Le gouvernement joue le pourrissement, et comptait sur l’aide du syndicalisme d’accompagnement pour faire rentrer les manifestant·es chez eux·elles. Mais la mobilisation, même essoufflée dans les secteurs les plus mobilisés jusqu’ici, tient, se régénère avec de nouveaux secteurs qui reconduisent, qui partent en grève (ports, raffineries). De nombreuses actions de blocages ont lieu chaque jour qui rappellent que, malgré le prétendu recul sur l’âge pivot, les opposant·es à la réforme sont aussi déterminé·s que le gouvernement, qui en est tout surpris ! Alors, on ne lâche rien et on continue de revendiquer le retrait du projet. C’est ce que porte l’École Émancipée dans la FSU, et la fédération tient son rang et participe pleinement à ce mouvement social historique.