Intervention d’Amélie De Schepper (CAN, Nantes) sur l’influence du mouvement social actuel dans les salles des professeur·es.

Dans la salle des profs, le mouvement initié par les gilets jaunes a remis sur le devant de la scène des questions politiques qui nous concernent tous et toutes. Beaucoup de collègues se demandent eux-elles aussi comment faire savoir leur colère liée à la dénaturation du métier et du service public d’éducation. Nous devons trouver le moyen de permettre à un maximum de collègues de reprendre confiance dans nos forces collectives. Pour y parvenir, il faut que les profs se réunissent, discutent et élaborent des listes de revendications qui leur appartiennent et qui les fédèrent pour les porter ensuite dans l’action. Il faut faire des listes de doléances dans les lycées, dans les collèges, dans des rendez-vous inter-établissement pour demander des postes supplémentaires afin d’alléger les effectifs, pour lutter contre les postes partagés, obtenir la titularisation de tous les personnels, refuser la précarité et le néo-management, exiger l’abrogation des dispositions, notamment des réformes, qui ont aggravé la concurrence de tous contre tous (établissements, élèves, personnels), et l’augmentation des salaires. C’est sur nos revendications sectorielles, rediscutées collectivement à l’aune de l’actualité sociale, que nous trouverons la légitimité de nous lancer dans la lutte. Enfin, faire la jonction avec les lycéen-nes, permettra de peut-être rallier les parents d’élèves, ce dont nous avons besoin pour gagner.