Intervention de Nicolas Verdon sur l’action.

On ne peut être que d’accord avec les constats du texte général sur le pouvoir qui est en face de nous.

  • On a un gouvernement clairement de droite, clairement déterminé à détruire toute les conquêtes sociales.
  • Il s’appuie sur l’autoritarisme, sur le remise en cause du paritarisme et sur un programme de réformes qui détruisent les droits collectifs pour atomiser le corps social devant la machine libérale.

On est d’accord sur les constats, terribles, concernant les différents secteurs de notre champ d’intervention : protection sociale, retraites, et bien sûr toutes les contre-réformes en cours ou à venir dans l’Education et la Fonction publique. Le gouvernement est bien déterminé à nous en faire baver.

En revanche, quand on regarde les propositions d’action, là on n’est plus d’accord. On lit au fil des paragraphes des propositions du type : “exiger une consultation sur les programmes”, “des cahiers de doléance”, “une journée banalisée sur les réforme du lycée” … Un catalogue de choses à faire, sans aucun doutes utiles, qu’on fait habituellement. C’est léger. Pire dans le dernier paragraphe action : sur la Fonction publique et les Réformes “ informer, analyser …”, “ne pas anticiper les réformes” : c’est pire que léger. Ca ne démontre en rien la détermination de notre syndicat à stopper les attaques terribles que nous dénonçons.

Le problème c’est l’analyse de la situation sociale. Quand on lit, à la fin du premier paragraphe, que le mouvement social n’a pas pu empêcher les réformes, impactant notre propre secteur, et malgré nos appels à l’action … que doit-on en conclure ? Que le problème c’est le mouvement social qui n’est pas à la hauteur de nos appels ? Nous pensons que c’est plutôt l’inverse.

En réalité, on devrait parler du mouvement social au pluriel : des mouvements sociaux.

  • il y a une multitude de mouvements qui se sont développés ces derniers temps, et qui ont montré une détermination très importante des salariés : à Carrefour, ou Vélib à Paris …

Et certains ont gagné récemment :

  • La longue lutte de fond, déterminée, construite pendant des années à Notre Dame des Landes . Elle a fait reculer le gouvernement sur un grand projet inutile qui engageait pourtant des milliards.
  • plus proche de nous, plus compliqué aussi par le mode d’action, mais quand même ! la victoire des personnels du Centre Hospitalier du Rouvray, après deux mois d’une lutte intense et très déterminée.
  • Et puis, même s’il n’a pas pu stopper la réforme pour l’instant, on assiste au plus long et radical conflit social à la SNCF depuis longtemps, il n’est pas fini. Et encore, actuellement, un mouvement de grève sans précédent se développe à Enedis et GRDF, il touche 400 sites dont 170 sont occupés …

Alors effectivement, il est important, comme le dit le texte, de s’interroger sur les stratégies syndicales. On constatera que quand les organisations syndicales affichent leur détermination à gagner, quand elles ont un plan d’action prolongé et pas un catalogue d’actions éparses, alors seulement elle peuvent espérer entraîner massivement les salariés et se mettre effectivement en situation de gagner.

C’est cette détermination et ce plan d’action qui sont absents du texte, et qu’il faut donc y introduire. C’est ce qu’attendaient les collègues qui ont montré qu’ils pouvaient fortement se mobiliser, en particulier le 10 octobre, c’est ce qu’ils attendent encore.