Inégalités sociales – crise environnementale: construire des élans unitaires

Rappelons quelques faits.

En 2017, l’humanité a besoin de plus d’1,6 planètes pour vivre. Mais cette surexploitation de la Terre est inégalement répartie. L’empreinte écologique de la zone euro est près de 5 fois supérieure à celle des pays africains. Au Canada, les 10 % les plus riches ont une empreinte écologique 2,5 fois supérieure à celle des 10 % les plus pauvres.
En 2017, à l’échelle mondiale, les 1 % les plus riches possèdent plus que les 99 % restants. En France, 21 milliardaires possèdent autant que les 40 % les plus pauvres de la population. En 20 ans, la fortune totale des 10 plus grandes fortunes françaises a été multipliée par 12 pendant que le nombre de pauvres augmentait de 1,2 millions de personnes.

Exacerbation des inégalités sociales. Crise environnementale. Ces phénomènes ne sont pas indépendants.

Depuis maintenant près de 30 ans, les plus riches intensifient leur entreprise de captation des richesses pour se mettre à l’abri du monde tel qu’il devient. Ils ne veulent pas avoir à subir les violences provoquées par leur mode de gestion de la crise environnementale. Seuls les peuples auront à le faire.

Emmanuel Macron, dans le même temps où il se refuse à mener une politique de lutte contre les dérèglements climatiques, entend amplifier les inégalités.

Le projet de loi de finance en est révélateur. D’après l’OXFAM, après diminution des impôts et baisse des prestations sociales, les 10 % les plus riches verront leurs revenus augmenter de 1193 € par an quand celui des 10 % les plus pauvres baissera de 337€, le revenu médian baissant de 69€.

Cette diminution des impôts conduit à un resserrement de la sphère des services publics qui impacte d’abord les plus pauvres : Baisse de 3 points la part des richesses consacrées aux dépenses publiques, 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires envisagées.
Et, la réforme du code du travail, ou ce que nous vivons dans la fonction publique, a pour but d’intensifier le travail et d’en diminuer la rémunération et donc augmenter l’exploitation.
Faire le lien entre crise écologique et fabrication des inégalités sociales n’est pas qu’un enjeu intellectuel. C’est aussi pratique.

Chaque lutte contre les politiques libérales, qu’elle se situe sur les questions budgétaires, de rémunération, ou de conditions de travail, contient aussi quelque chose de plus grand que son objet. Elle parle d’un devenir social et écologique qui permet de faire monde.

Cette rentrée a été marquée par une série de journées de mobilisation contre la loi Travail et une journée de grève dans la fonction publique qui n’ont pas hissé le rapport de force à la hauteur nécessaire pour mettre à bas la politique de Macron. Et nous avons devant nous les dossiers de la sécurité sociale, et des retraites. Et l’affrontement contre les choix de politiques économiques qui exacerbent la crise écologique.

Il nous faut œuvrer à convaincre le peuple de la puissance qui est la sienne quand il est ensemble. C’est à la fois très concret et très grand. Très concret parce que cela réside dans le fait de construire des élans unitaires par une activité laborieuse de tissage entre les luttes. Et très grand parce qu’est en jeu le devenir même de la société. Et ce que nous portons vaut bien plus que ce que nous fabriquent les plus riches.