Intervention de Clément Lefèvre (secrétaire national) dans le débat introductif.

Le gouvernement frappe fort et vite. Il est nécessaire de ne pas se laisser faire. Ne pas se laisser dicter notre agenda, avancer en commun avec toutes les forces disponibles pour construire un rapport de force à la hauteur des enjeux.

Pris entre deux feux : le volontarisme de la CGT et la capitulation des forces syndicales dites réformistes. Prenons garde à ne pas rester immobiles et de ne pas proposer que des grèves perlées.

Nous sommes sur le champ interprofessionnel paralysés par notre complexe d’infériorité vis-à-vis des confédérations et par l’échec de la lutte contre la loi El Khomri.

Nous sommes sur le champ Fonction Publique paralysés par l’approche des élections pro et par la concurrence qui en découle et dont nous savons qu’elle ne tardera pas à faire exploser le cadre unitaire du 10/10 qui s’est heureusement maintenu jusqu’à présent.

Aussi nous agissons comme s’il était urgent d’attendre, par peur que toute action un peu hardie nous soit reprochée par une partie de nos mandant·e·s dans les mois à venir.

Ceux et celles-ci n’ont par ailleurs pas montré une immense disponibilité pour la lutte quoiqu’elles et ils aient montré une grande sympathie pour l’appel du 10/10 dernier.

Regarder les mesures pleuvoir avec trop d’atermoiement sur la riposte nécessaire n’est pas une attitude syndicale. Que la violence des coups paralyse les cibles que nous sommes est normal et cela touche l’ensemble du salariat aujourd’hui. Mais la responsabilité du syndicalisme dont nous nous réclamons et de tout tenter pour relever la tête et s’opposer, à la hauteur nécessaire. Si nous sommes peu suivis c’est dommage, et certain·e·s nous reprocheront sans doute notre impuissance tout en se réfugiant dans la collaboration de classe (cf. Laurent Berger CFDT), mais nous ne devons pas reproduire les situations d’hésitation comme celle que nous avons montré avant l’appel pour la date du 16/11.

— /!\ Attention, métaphore sous forme de divulgachage /!\–

Nous sommes comme les clans de westeros dans GoT, trop occupés à se faire la guerre pour être hégémonique sur notre pré-carré nous en oublions que l’armée des marcheurs blancs et des morts avance sur nous.

Macron chevauchant le dragon du capital s’apprête à détruire toutes les digues de la protection sociale, assisté des morts déjà tombés du côté obscur dans le syndicalisme d’accompagnement.

Le clan progressiste des vivants ne doit pas tergiverser pour s’unir, syndicats, associations partis, toutes et tous ensemble dans la riposte contre les exploiteurs et ceux qui les servent.

De la reine Cersei- Mélenchon qui croit que tou·te·s celles et ceux qui ne sont pas avec elle sont contre elle, à la reine Daenerys – Martinez qui pense être légitime à la tête des vivants sans en référer à l’ensemble de son camp jusqu’au vénérable Jon Snow – FSU – Solidaires, n’attendons pas d’être devenus des zombies pour relever la tête.