Bulletin n°4 de Janvier 2008

En ce début d’année 2008, le gouvernement Sarkozy se révèle à la peine, s’avérant incapable de faire des propositions sur le pouvoir d’achat en dehors du « travailler plus… », incapable de répondre à la question de l’emploi en dehors de la démolition du droit du travail, incapable de répondre à la légitime demande de négociations des syndicats autrement que par un pseudo-dialogue social… qui n’est en réalité qu’un leurre de plus. Au-delà des slogans de campagne, la réalité des intentions de ce gouvernement apparaît au plus grand nombre de la manière la plus crue : Il applique points par points, multipliant ce qu’il appelle des chantiers, un programme appuyé par le MEDEF qui y retrouve l’essentiel de ses « revendications ». Il assume sans aucun complexe un choix de société qui consiste à démolir consciencieusement le « consensus » social mis en place après-guerre. Malgré l’effritement de sa popularité qui se confirme avec les derniers sondages, arrogante et revancharde, la droite -avec une rapidité que lui envieraient les ultra-libéraux britanniques de l’ère Thatcher- démolit l’ensemble de nos systèmes de solidarité, pulvérise les missions services publics telles que nous les entendons…refonde notre société sur un modèle économique et social individualiste. Autour du pouvoir d’achat et de l’emploi public, les réponses syndicales ont été unitaires mais ne parviennent pas à stopper l’entreprise de démolition gouvernementale. Le rythme dans lequel elles s’inscrivent est beaucoup trop lent. Tandis que les attaques sur les retraites de tous se font de plus en plus précises avec le passage annoncé aux 41 annuités (si ce n’est plus), nous connaissons une nouvelle journée de grève et de manifestations dans la fonction publique : la question des suites que nous devons donner à cette bataille se pose dés aujourd’hui. Nous devons ancrer notre action dans la durée certes mais le temps presse tout aussi sûrement. L’appel de la seule CGT aux salariés du privé est de bon augure mais n’est pas suffisant s’il ne s’accompagne pas d’une volonté de créer des étapes de mobilisation nationale et de donner des suites au 24 janvier même dans une configuration « moins » unitaire La nécessaire poursuite du front unitaire Fonction Publique ne doit pas masquer les enjeux propres à l’Education, notre propre secteur où nos responsabilités sont plus grandes. Ne nous y trompons pas, les attaques dans le secondaire (du collège au lycée qu’il soit professionnel, technique ou général) comme dans le primaire et le supérieur visent à modifier en profondeur le sens du service public d’éducation, nos missions, nos conditions d’exercice et introduisent une inégalité profonde entre les usagers car c’est aussi dans le cadre d’un véritable abandon des enfants des milieux populaires qu’il faut lire les « réformes » en cours. C’est pourquoi il n’est pas possible d’envisager comme il l’est parfois fait au sein du SNES un repli sur le seul second degré où nous pourrions nous opposer à quelques aspects d’une contre-réforme d’ensemble dont la cohérence doit être comprise par tous. Aussi et parce que le système éducatif ne peut être la seule propriété de ses personnels, nous appelons à la constitution d’un vaste front avec tous les acteurs du système éducatif, parents, lycéens, mouvements d’éducation populaire et pédagogiques pour s’engager tous ensemble dans une action commune d’envergure nationale dés le mois de février et de l’inscrire dans un véritable plan … La bagarre sera longue et sans doute difficile mais elle doit être menée !

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