Texte d’orientation national de l’EE

Un SNES pluraliste et combatif pour une école démocratique •Les projets du gouvernement pour le système éducatif: de pire en pire ! Dans l’éducation, le contexte est extrêmement dégradé : la loi Fillon représente un véritable « tournant » pour l’école, avec le socle commun pour ambition, le PPRE comme seule réponse à la difficulté scolaire, l’article 34 qui prône l’expérimentation, la déréglementation tous azimuts… Du côté des personnels, les attaques sont d’une gravité inégalée: De Robien a tenté d’imposer ses remplacements à l’interne, aujourd’hui il entend modifier les statuts et les missions en réécrivant les décrets de 50. Allongement du temps de travail, perte de salaire, dénaturation de nos missions: ce ministre a déclaré la guerre aux personnels de l’Éducation ! Les emplois précaires se succèdent (à chaque fois plus loin dans la précarité) et se multiplient : après les MA, ce sont les contractuels, et pire, car dénués de droits, les vacataires… En vie scolaire, le corps de MI-SE s’éteint peu à peu ; les emplois jeunes ont laissé la place aux assistants d’éducation, puis aux EVS (CA et CAE), franchissant encore un pas dans la précarisation de l’éducation nationale. De Robien ne se limite pas aux attaques envers les personnels: il s’en prend aussi aux élèves, en limitant les droits des uns et des autres: pour les uns, apprentissage junior à partir de 14 ans ; pour les autres, (et ce sont souvent les mêmes!) réforme des ZEP, mise en place des EP1… Ce n’est même plus une école à deux vitesses, celle de ce ministre, c’est une école du tri social, où le collège est une véritable « gare de triage », où les EP1 deviennent peu à peu des écoles de pauvres… Au lycée, les milliers de suppressions de postes engendrent la suppression massive d’options, réduisant ainsi l’offre de formation, de façon inégalitaire, sur le territoire. Cela entraîne aussi des effectifs plus lourds, et donc des conditions dégradées de travail pour les élèves. •Les personnels résistent, refusent les mesures annoncées… Depuis la rentrée, dans le second degré, les personnels se sont mobilisés, notamment sur la question de la remise en cause du décret de 50 et les milliers de suppressions de postes annoncés. La réécriture de nos statuts, c’est l’allongement de notre temps de travail (sans compensation de salaire) et c’est aussi la dénaturation de nos missions à travers la bivalence imposée. Les personnels refusent la déqualification de leur métier, et s’opposent à ce qu’on brade l’enseignement! Les personnels ont fait grève le 18 décembre, et le 8 février (deux grèves majoritaires dans la profession, signe d’une détermination très grande), ils ont réussi la manifestation FSU du 20 Janvier, et la grève du 20 Mars: celle-ci a réussi à propulser la question du décret dans la campagne électorale et obligé les candidats et candidates à se prononcer. Le SNES doit maintenant mener la lutte pour le retrait effectif de cette réforme injuste. En effet, les personnels n’entendent pas renoncer et ils poursuivent la lutte dans leur établissement: refus des tâches non statutaires, boycott des conseils de classe, votes contre les DHG, boycott des examens blancs, occupations d’établissements, grèves, … Les personnels restent mobilisés, ils ne lâchent pas ! •L’école émancipée, à travers les luttes, défend les personnels; et l’EE porte aussi un vrai projet éducatif Aujourd’hui, dans le SNES, l’École Émancipée porte un véritable projet d’école, et de défense des personnels. Notre tendance revendique le retrait de la loi Fillon et de toutes les réformes mises en place depuis la rentrée 2006, le retrait de la réforme des ZEP, l’abandon du dispositif « ambition réussite » véritable machine à stigmatiser et à exclure les élèves, la suppression de la note de vie scolaire, de la DP6, vrai instrument du tri social, et qui n’est, en rien, une réponse à la difficulté scolaire. Mais elle porte également la nécessité d’un collège unique, qui ne prône pas la sélection, mais qui permette à chacun d’accéder à une culture commune, avec les mêmes programmes et les mêmes contenus, et d’un lycée polyvalent pour tous. Pour les personnels, dans le contexte de casse des statuts et de précarité accrue, l’École Émancipée a défendu lors du Congrès la titularisation de tous les collègues précaires, sans concours, avec formation… parce qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’autre solution pour mettre un terme définitif à la précarité. L’EE a porté également la nécessité de revendiquer un temps de travail hebdomadaire de 15 heures pour tous, pour aller au-delà de la revendication de 17 heures par semaine, toutes les enquêtes depuis le début de l’année ayant démontré que le temps de travail des enseignants allait bien au-delà des 35 heures hebdomadaires! Et puis, l’école, c’est aussi le lieu d’autres batailles, Supplément au no 650 du 17 avril 2007 – US MAGAZINE – 7 des batailles de société: depuis 2004, le Snes, et particulièrement les militants de l’EE sont engagés dans le RESF: ils mènent des actions de protection et de défense des enfants sans papiers et de leur famille. L’EE appelle tous les personnels à s’engager avec le RESF, et à oeuvrer pour que cette société, qui fait des politiques sécuritaires son fonds de commerce, et qui procède à l’exclusion de toute une partie de la population, se transforme enfin et permette à tous l’obtention de droits (droits au logement, au travail, à la santé, à l’éducation, et droit de vote à toutes les élections). • Un syndicalisme de luttes, collectives et individuelles, et de transformation sociale Notre vision du syndicalisme passe en effet par notre volonté de conduire les luttes, mais elle ne néglige pas pour autant la défense individuelle des personnels. C’est à ce titre que nous devons tout faire pour que les commissions paritaires demeurent des espaces de travail et de concertation où les délégués du personnel font entendre leur voix. Les décisions présentées comme administratives, mais en réalité très politiques (mouvement national, notation administrative, action sociale, traitement des collègues en difficulté) ne peuvent être combattues que par des personnels mobilisés. Défenses individuelle et collective sont liées. Car sans défense collective, sans luttes politiques, le syndicalisme n’est rien. Il faut tenir le cap des luttes et des résistances, pour ne pas glisser, peu à peu, vers un syndicalisme d’accompagnement. Le SNES a répondu, durant ces deux années, par l’action, à chaque coup porté, mais n’a pas su pour autant construire une riposte plus globale : c’est vrai, les personnels du second degré sont malmenés, mais, nous le savons tous, aujourd’hui, ce n’est pas la peau du second degré que veut le gouvernement: c’est la peau de tout le système éducatif, de tout le service public! Si nous voulons construire un mouvement qui permette de faire valoir nos valeurs pour l’école, c’est avec la FSU que nous devons mener les batailles, avec l’ensemble des personnels de l’éducation nationale, et les usagers : jeunes et parents. Au SNES, nous n’avons pas toujours conduit les actions dans ce sens, durant ces deux ans, et nous devons faire mieux à l’avenir. Au moment du congrès, des établissements étaient toujours mobilisés, dans de nombreux endroits: nous refusons, comme le fait la direction UA du syndicat, de renvoyer la responsabilité des batailles au plan local alors qu’elles concernent tout le système éducatif ! Plutôt que « à chaque établissement son action », nous disons, à l’EE « faisons converger toutes les actions », rassemblons la colère et la détermination de tous; c’est pourquoi nous avons demandé, malheureusement sans être suivis, une grève fédérale pour l’éducation au 3etrimestre! À l’EE, nous pensons que c’est maintenant que se joue le retrait de cette réforme injuste, et que c’est par la lutte des personnels que se gagnera cette bataille, sans attendre la rentrée! •Quel syndicat pour porter ces revendications? Le syndicat est l’outil qui doit permettre de mettre un coup d’arrêt aux politiques libérales ; pour cela, il ne doit exclure personne, aucune force, aucune sensibilité : il faut promouvoir le pluralisme, à tous les échelons, en respectant les minorités, en leur donnant des espaces d’expression, et en ne pratiquant aucune exclusive contre l’une ou l’un, sous le prétexte qu’il ou elle n’appartiendrait pas à la « bonne » sensibilité ou tendance. L’École Émancipée porte un vrai projet d’organisation du syndicat: la nécessité de prendre en compte les nouveaux militants, d’introduire dans ses statuts la rotation des mandats, la parité femmeshommes… À l’extérieur, nous devons favoriser les formes d’organisation qui permettent à tous de participer à la lutte, et ne pas craindre les assemblées générales, les collectifs. Nous le savons bien : c’est dans la lutte, dans la rue, dans les grèves et à travers les mobilisations que nous pèserons réellement sur les choix politiques à venir. Alors, ne lâchons rien, travaillons à l’unité et construisons un mouvement de fond. VOTEZ ET FAITES VOTER POUR LA LISTE ÉCOLE ÉMANCIPÉE!

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