Précarité : oublier les bobards sarkozystes !

Tout au long de l’année 2011, le Snes s’est appuyé sur les déclarations de Sarkozy promettant une titularisation pour les précaires. Comment notre syndicat a-t-il pu croire à cette « promesse » de la part de celui qui a fait de la réduction de l’emploi public l’alpha et l’omega de sa politique ? Celui qui, dans son discours de Nantes, ne laissait aucune illusion sur sa vision de l’avenir de la Fonction Publique ? Bien évidemment le « résultat » des négociations menées durant plusieurs mois n’aboutissait qu’à une chose : favoriser le développement du contrat au détriment du statut…

L’accès au CDI, toujours compliquée, risque d’être considéré par les collègues non titulaires, comme un aboutissement tant le volet titularisation est insuffisant et inaccessible… Certes des situations individuelles seront stabilisées, mais le CDI offre moins de garantie, en vérité, que l’ancien statut de Maître auxiliaire garanti d’emploi ! Un comble ! Le résultat sera de miner toujours davantage une fonction publique d’état sans cesse considérée comme un obstacle à la libéralisation du service public en général, et d’éducation en particulier !

Face au bilan des « négociations » et au protocole qui en a résulté, les débats ont été vifs au sein du SNES et de la FSU. A l’Ecole Emancipée, nous avons considéré que ces propositions étaient tellement éloignées de nos mandats qu’il était impossible d’y souscrire. Signer cet accord en espérant pouvoir l’améliorer à la marge aurait surtout signifié que la FSU apportait sa caution à un texte sans aucun rapport avec les revendications qu’elle porte sur cette question.

Force est de constater que le texte de loi adopté fait bien la part belle au contrat au détriment des possibilités d’accès au statut, tant les conditions sont draconiennes pour accéder au futur processus de titularisation. Même si la FSU arrive à peser sur les décrets d’application, ce qui est souhaitable, la loi est telle qu’on sera toujours loin du compte… De plus, dans le contexte actuel, le nombre de possibilités de titularisation risque d’être symbolique… Ainsi des milliers de collègues en CDI risquent d’être condamnés à une carrière sous le signe de la précarité…Il est difficile de ne pas voir le lien avec la volonté de renforcer les pouvoirs des chefs d’établissements…

Face à cette nouvelle offensive libérale, nos mandats sont ils aujourd’hui suffisants ? Si l’exigence de l’arrêt de tout nouveau recrutement de personnel précaire reste d’actualité, il nous faut continuer à réfléchir sur la titularisation. Face à une crise de recrutement sans précédent, comment croire qu’une titularisation de nos collègues non titulaires serait de nature à affaiblir le concours et le statut ? Le danger n’est tant pas la titularisation des précaires que la mise en place d’une fonction publique parallèle, celle du contrat, corvéable et révocable à merci !

Alors oui, plus que jamais, il nous faut revendiquer la titularisation de tous : à la fois pour rendre justice à nos collègues mais aussi pour renforcer le Fonction Publique statutaire !

Jean-Marie et Laurent.