N’oublions pas les EP1 !

N’oublions pas les EP1 !

Les EP1 marquent l’abandon de l’éducation prioritaire et du droit à la réussite pour tous. Ils ont été créés pour faciliter l’expérimentation et la déréglementation et nous allons commencer à en ressentir les effets.
En 2006, Darcos « relance » l’éducation prioritaire avec les EP1.
Les rectorats qui ont organisé des réunions bilan y ont surtout invité des établissements-vitrines présentant des projets en avant première et souvent en avance sur les réformes. Mais nous ne comptons plus les EP1 en très grande difficulté, sans oublier tous les établissements qui sont sortis ou doivent sortir de tout dispositif d’éducation prioritaire. L’assouplissement de la carte scolaire n’a fait que renforcer les difficultés rencontrées et ghettoïser encore davantage ces établissements. Les assistants pédagogiques ne sont parfois pas tous présents, et quand bien même, ils ne peuvent en aucun cas remplacer un enseignant formé. Et dans ces établissements, moins nombreux mais normalement mieux dotés, on trouve des postes vacants ou des postes de CPE attribués à un assistant d’éducation contractualisé.
Précarisation du personnel donc, mais également restructuration en profondeur des missions des enseignants grâce à une redéfinition locale et décloisonnée de leur service. C’est le cas notamment des professeurs référents, mais très rapidement, ce mode de fonctionnement s’étend aux coordonnateurs de REP.

C’est d’abord dans les EP1 que sont encouragés les groupes de compétences, c’est-à-dire de niveau. Les parcours individualisés « permettent » aux élèves en grande difficulté d’être en entreprise une partie de la semaine et d’avoir un emploi du temps aménagé à 13h de cours environ, limité à l’acquisition du socle commun. Il ne s’agit là que d’exemples. Mais n’attendons pas pour réagir que ces expériences soient généralisées, comme ce fut le cas pour l’accompagnement éducatif, et qu’elles entérinent définitivement le socle commun et la fin des horaires nationaux. S’installera alors définitivement un collège où les élèves qui réussissent auront accès aux meilleurs groupes de compétences et où les plus en difficulté se verront proposer une professionnalisation précoce ! Quelle ambition !

Cette année, les recteurs pourront créer le nombre de postes à profil qu’ils souhaitent et les premiers internats d’excellence ont vu le jour. Rappelons les dangers que représentent ces établissements expérimentaux.

Loïc Saint-Martin
Ecole Emancipée
Collège Stella Blandy (31)