Julie Siaudeau (bureau national) : Présentation du texte action de l’École Émancipée.

Pour ce CN, l’EE a fait le choix d’un texte plus centré sur l’école compte tenu des enjeux dans les bahuts et dans la période politique orientée clairement sur les élections présidentielles. Pour les enjeux professionnels et syndicaux, on part de constats, divers : d’abord la grande souffrance au travail, évoquée en filigrane dans les interventions des S3[[sections académiques]]. Celle-ci repose, en lycée sur les effectifs chargés et les moyens insuffisants. En collège, le sentiment de solitude face aux prescriptions, la surcharge de travail entrainent des difficultés professionnelles. Le SNES a cru que le mot d’ordre de « résistance pédagogique » suffirait. Non : c’est un renvoi au local, à la seule action au mieux d’un S1 face au management de chefs d’établissement qui infiltrent les débats et les décisions pédagogiques, en utilisant différents moyens de pression. Les difficultés professionnelles sur le terrain constituent une question syndicale de 1er ordre. Nous devons la traiter en commençant par dire qu’on a perdu cette bataille contre la réforme du collège, notamment sur les questions d’autonomie, de structures, des horaires aussi. Cette bataille est une de celles qu’on a perdues contre le gouvernement Hollande-Valls. Pour voir quelque chose de positif dans le score de B. Hamon aux primaires, on peut relever que dans les débats et la campagne des thèmes importants sont réapparus comme celui des retraites par exemple. Pour nous, le SNES et la FSU doivent décrypter les programmes des candidat.es et surtout, parallèlement, c’est fondamental, populariser notre projet d’école. Ainsi, nous vous listons les 4 points qu’il faudra mettre en regard des programmes :
  1. Remettre la lutte contre les inégalités scolaires au centre des politiques publiques.
  2. Axer la formation des élèves sur les savoirs disciplinaires.
  3. Faire de l’exigence intellectuelle la référence commune à l’école.
  4. Supprimer tous les outils de contrôle hiérarchiques sur le travail des enseignant.es et alléger leurs services.
Ainsi, nous dénoncerons les lâchetés politiques. Ainsi, nous dirons notre projet pour l’école. Et en le popularisant, nous poserons dans le paysage les premiers éléments d’une mobilisation avec les usagers pour la rentrée prochaine, mobilisation qui sera sans aucun doute nécessaire. Ce sera aussi le moyen de redonner une visibilité de notre projet aux collègues. En dénonçant les glissements opérés dans notre métier qui est surmobilisé sur des missions éloignées des disciplines et du travail sur une pédagogie démocratisante, nous engagerons les collègues à reprendre la main sur le métier. Nous proposons concrètement que le SNES FSU appelle ses militant.es à créer ou rejoindre des collectifs disciplinaires ou directement dans les établissements pour retrouver une conception collective du métier. Ce type de présence de terrain du SNES FSU est nécessaire pour contrer les inégalités sociales que les inégalités scolaires renforcent. C’est là que l’entrée fédérale semble indispensable : travaillons par exemple avec le SNUIPP dans la bataille contre la réforme du collège, pour mettre en œuvre cette logique de développement du métier. Nous pensons que c’est comme cela que nous pourrons aussi montrer et combattre la cohérence idéologique néolibérale de cette école et société capitalistes pour faire converger les luttes. Nous proposons également, dans cette perspective, que le travail fédéral soit mené pour mobiliser la profession sur le dossier évaluation. Le SNES peut, par exemple, d’ores et déjà, alerter sur la grille et le double entretien. Ce type d’évaluation a déjà fait des dégâts dans d’autres catégories de l’éducation nationale.

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