Intervention de Françoise Le Paon dans le débat DL sur le Venezuela

Dans sa partie internationale, le texte traite de deux pays d’Amérique latine aux orientations diamétralement opposées : le Brésil et le Mexique.
Il est donc dommage de passer sous silence un autre pays qui est au cœur des tensions du sous continent en ce moment : le Venezuela. En effet le 10 janvier, s’est déroulée l’investiture du président Maduro sur fond de fortes tensions aussi bien intérieures qu’extérieures.
Il convient de rappeler quelques éléments du contexte dans lequel celle ci intervient. Après le décès en mars 2013 du charismatique président Chavez, son dauphin Maduro lui succède à la tête de la république bolívarienne.
Depuis 2014, en raison de la chute des prix du pétrole, le pays est confronté à une grave crise économique qui a entraîné de fortes pénuries et une émigration massive. Cette situation a provoqué de nombreuses manifestations. C’est dans ce contexte très tendu que c’est déroulée l’élection présidentielle de mai 2018. Maduro a été réélu avec 67,7 % des voix mais une très forte abstention. L’opposition conteste cette élection et dénonce des pressions, elle est largement soutenue par de nombreux pays étrangers, États Unis en tête comme le confirme le récent tweet de John Bolton, conseiller à la sécurité nationale à la Maison Blanche ” Washington ne reconnaîtra pas la dictature illégitime de Maduro. Nous continuerons d’augmenter la pression sur ce régime corrompu. ” A noter aussi que les états membres du groupe de Lima avaient contesté le scrutin avant même la tenue des élections et interdit aux ambassades vénézuéliennes d’organiser le scrutin ( ex Canada ). Quant au vice président brésilien le général Mourāo, il a annoncé par voie de presse le prochain renversement du président Maduro et le déploiement d’une force de paix brésilienne.
On ne peut que condamner la forte ingérence des États Unis dans la politique du Venezuela et saluer la position du président mexicain Obrador, seul du groupe de Lima à ne pas réclamer la destitution de Maduro en déclarant ” ne pas intervenir dans la situation du Venezuela, car il s’agit d’une question que seuls les Vénézuéliens peuvent résoudre “.